Wes Anderson était déjà un prince, c'est dorénavant un roi

Le cinéma de Wes Anderson m'a toujours plu, sa poésie particulière, sa légèreté apparente, son monde à part où vivent des personnages lunaires.

Mais je dois l'avouer, même si j'aime les réalisateurs qui ont une signature, je craignais un peu qu'il ne se trouve un jour enfermé dans son propre univers. Me voilà rassuré. Wes signe là son meilleur film.

"Moonrise kingdom" c'est quoi ? Une comédie ? Un mélo ? Un film-catastrophe ? Impossible de répondre à cette question tant il n'est jamais là où on l'attend. Anderson est un conteur extraordinaire (et il semble avoir trouvé en la personne de Roman Coppola son compagnon-scénariste idéal), un directeur d'acteurs sans pareil, un metteur en scène de génie (chaque plan mériterait d'être revu 10 fois tant pour la beauté qu'il dégage que par le nombre de détails qui s'y nichent).

Merci Mr Anderson de m'avoir montré Edward Norton et Harvey Keitel en bermuda, d'avoir offert à Bruce Willis son plus beau rôle.

Merci de m'avoir donné envie d'avoir à nouveau 12 ans, de m'appeler Sam et d'épo Suzy sur un air de Françoise Hardy... http://youtu.be/MPD-WPNxpmU

Merci de m'avoir fait rire... La scène du mariage est une des choses les plus jubilatoires que j'ai vue depuis bien longtemps.

Merci encore de m'avoir réconcilié avec Alexandre Desplat qui semblait tourner en rond et qui livre ici une composition à l'image de votre cinéma, belle et d'une grande richesse.

Mr Anderson, votre monde, ou devrais-je dire à présent votre royaume, est beau et généreux, peuplé d'êtres étranges et émouvants, drôles mais jamais ridicules, et j'aimerais tant y habiter.

Jamais je n'aurais cru dire ça un jour, mais vous savez quoi Wes ? Vous m'avez donné envie d'être scout.

http://senscritique.sitesdebloques.info/film/A_bord_du_Darjeeling_Limited/critique/6578184