My Name Is Joe par inspecteurmorvandieu

Où l'on fait connaissance de Joe et, autour de lui, des figures chères à Ken Loach: des prolétaires anglais touchés par le chômage, minés par la grisaille de leur cité, des jeunes prenant déjà un mauvais départ dans la vie. Les uns et les autres traduisent la société libérale anglaise, dure aux faibles et aux modestes.

L'histoire de Joe, ouvrier sans travail, sinon au black, ancien alcoolique et entraineur de footballeurs du dimanche, et de ses copains commence néanmoins sur un ton humoristique que détermine l'auto-dérison (laquelle n'est pas sans rappeler un certain type de comédie italienne).

Mais insensiblement, on glisse vers de la gravité, rattrapé par la précarité sociale des personnages. Ce n'est pas un hasard si la nouvelle petite amie de Joe est une assistante sociale: leur histoire symbolise probablement l'impuissance ou l'insiffisance des services sociaux d'outre-Manche, confrontés à un mal trop profond et à une trop grande tâche.

Ken Loach construit un film dramatiquement fort, fidèle à son style et à un naturalisme très juste -servi par une interprétation toujours brillante - fidèle à la comion que lui inspirent ses personnages.

Son message sur la déliquescence sociale anglaise est un message engagé, alarmiste. Le cinéma de Loach est une manifestation politique, la dernière peut-être à ne s'être pas résignée aux inégalités d'un pays miné par le tatchérisme ambiant.

7

Créée

le 10 mars 2025

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