« Napoléon : The Director's Cut » s'impose parmi les meilleurs films de Ridley Scott.

Napoléon de Ridley Scott surprends par son interprétation unique de l'empereur français (incarné avec brio par Joaquin Phoenix ). Contre toute attente, ce biopic est moins une épopée guerrière grandiose centrée sur Napoléon, le conquérant du monde en puissance, qu'une exploration tragi-comique de Napoléon en tant qu'homme. Il érode avec audace le prestige de la théorie historique du « Grand Homme », dépeignant l'héritier autoproclamé d'Alexandre le Grand comme un tacticien talentueux et un politicien brutal et avide de pouvoir, mais aussi comme un homme mesquin et manipulable, obsédé par sa femme, Joséphine ( Vanessa Kirby ), séduisante et infiniment plus intelligente. C'est une approche inattendue de l'épopée pour un personnage qui a bouleversé le monde.

À lui seul, le Napoléon original de Scott constitue une entrée solide dans son œuvre , avec des séquences de bataille époustouflantes, des interprétations fantastiques et un regard inédit sur la vie privée de Napoléon. La nouvelle version du réalisateur s'inscrit résolument dans la catégorie des films qui améliorent qualitativement l'original . C'est un film massif, qui souffre de quelques nouveaux problèmes de ton. Néanmoins, le contexte supplémentaire de l'impératrice Joséphine, la paranoïa et les campagnes militaires de Napoléon, ainsi que les machinations politiques générales entourant son ascension, son règne et sa chute, scellent sans conteste le film comme l'un des meilleurs de Ridley Scott . S'attaquer à Napoléon n'est clairement pas un cadeau (même Kubrick a renoncé). Ridley Scott s'en sort avec brio!

Je réponds tout de suite à LA question que toute le monde se pose:

En quoi « Napoleon: The Director's Cut » est-il différent de l'original ? Et surtout est-il meilleur? Je réponds oui il est bien meilleur.

Parallèlement, si les excentricités du personnage et l'approche unique du film persistent, la director's cut offre plus d'émotion, des transitions plus fluides vers les caprices et les griefs de Napoléon, un regard plus approfondi sur la politique française de l'époque et améliore un travail de personnages déjà excellent. Dans l'ensemble, la version du réalisateur transforme une très bonne épopée, sans doute excellente, en un film indéniablement exceptionnel , consolidant ainsi la réputation du film dans la filmographie de Ridley Scott. Avec une carrière couvrant de nombreux genres, des films d'horreur emblématiques de créatures d' Alien à son ode à l'amitié et au meurtre dans Thelma & Louise ou à l'action à l'épée et à la sandale de Gladiator , il est difficile de ne pas classer Napoléon : director's cut parmi les films d'exception de Scott .

Cette version intelligente du réalisateur donne un nouveau souffle à « Napoléon ». Bizarrement je ressent moins de longueur que le film original une heure plus court. Le film e plus vite dans la director's cut. Finalement n'est ce pas dommage de ne pas avoir tout de suite sorti la director's cut comme un film unique? A la place nous avons eu droit à un film charcuté de nombreuses scènes sans transition alors qu'ici où là je devine la pépite comme la scène du couronnement si belle qu'on dirait un tableau ( peut-être la plus belle scène du cinéma en 2023).

Les nouvelles scènes de Napoléon director's cut ne modifient pas fondamentalement Napoléon ni sa fin originale . Son dernier combat se déroule toujours à la bataille de Waterloo. On observe des différences de contexte, d'accentuation et de ton, ainsi que de nouveaux détails qui modifient le poids des différents événements du film. Il s'agit toujours d'un film sur l'officier-général-empereur-exilé français qui gravit les échelons et trouve sa future épouse, Joséphine, qui deviendra plus tard l'impératrice. On le voit toujours entretenir une relation compliquée tout en conquérant le monde, échouer à conserver le pouvoir (les défaites en Russie marquant le début de la fin) et être expulsé de .

Ces faits sont à peine modifiés par rapport à la version originale, bien que certains détails ajoutent des nuances et du contexte à la version précédente . Son insistance initiale sur le fait que l'art français reste au peuple français, plutôt qu'au Vatican, par exemple, préfigure l'insistance croissante de Napoléon sur le fait que sa volonté et son autorité sont synonymes de . Une expérience personnelle poignante donne un contexte à son besoin croissant d'éliminer toute opposition. La nouvelle version ajoute également des détails substantiels à l'histoire de Joséphine elle-même , et par conséquent au mariage inhabituel (et voué à l'échec) entre les deux.

Joaquin Phoenix offre une interprétation exceptionnelle de l'ambitieux général français, imprévisible, brutal et mû par ses désirs. Les ajouts ici offrent un peu plus de liberté à la performance de Phoenix dans plusieurs scènes, ainsi qu'un contexte plus précis pour certains choix de Napoléon. Il en résulte une traversée de l'histoire du personnage plus fluide que dans la version originale . La seule exception réside peut-être dans le fait que la version du réalisateur introduit quelques changements de ton dans le premier acte du film. L'introduction de Joséphine est plus triste et plus détaillée, mais dans la nouvelle version, ces ajouts sont répartis entre des scènes de facéties chaotiques et immatures de Napoléon. Le ton s'adoucit considérablement après ces premiers instants, les différentes nouvelles scènes laissant finalement plus de place aux excentricités de Napoléon (et à leurs conséquences).

Bénéficiaire de la plupart des nouvelles scènes qui construisent le personnage, la performance complexe de Vanessa Kirby dans le rôle de Joséphine profite largement de ces changements. Il était clair dans la version originale que la travailleuse du sexe devenue impératrice puis divorcée était la plus habile dans la relation du couple, trouvant notamment des moyens de détourner l'indignation de Napoléon lorsqu'il apprenait sa liaison. La nouvelle version révèle les origines de la dérive du personnage vers le travail du sexe, ainsi que sa manœuvre pour entrer dans la vie de Napoléon. Recontextualisée, l'interprétation habile du personnage par Kirby paraît un peu plus triste et légèrement plus sournoise, encore . La vie de Joséphine après son divorce était quelque peu tragique dans la version originale, mais les révélations supplémentaires sur son é donnent plus de poids aux pertes et à leurs conséquences. Au total, ces changements apportent un souffle nouveau et subtil à deux performances remarquables , contribuant à approfondir l'impact émotionnel du destin des personnages.

Rien d'ajouté ou de modifié dans la nouvelle version du réalisateur ne change le fait fondamental que le film adopte un angle inattendu pour aborder l'héritage controversé du souverain français.

Ce film présente d'excellentes séquences de bataille précises, mais il e sous silence de nombreuses victoires grandioses de l'empereur au profit d'un regard sur Napoléon l'homme , le mari nécessiteux, le futur souverain du monde qui s'inquiète de sa taille au tombeau du roi Toutânkhamon. Le résultat est une étude de caractère habile, portée par deux excellentes performances.

Ma note:8/10