Avec la sortie de sa suite cette année dans nos cinémas, et ce malgré qu’il y ait trop peu de séances (peut-être un souci de moyens), mieux valait découvrir le premier opus par curiosité. Mais vu qu’il n’était pas diffusé en en 2019 et n’ayant pas de Blu-Ray physique, il fallait chercher pour découvrir Ne zha et c’est finalement sur youtube en VOSTA qu’on le trouve disponible seulement. Et donc, après visionnage, est-ce un bon film ? Oui, et ça en est même étonnant qu’il n’ait pas eu le droit à de la diffusion mondiale avec cet opus là. Il est vraiment très bon à découvrir, un peu moins quand on a vu le second opus avant, mais ça reste un long-métrage très qualitatif.
Pour cette critique, le second opus ne sera pas pris en compte mais il y aura tout de même deux notes à attribuer en fonction des deux circonstances.
Positif
- Nezha est la réincarnation de la perle du démon et il est destiné à mourir 3 ans après sa naissance. Il a une personnalité assez relâchée à cause du village qui le déteste parce que tout le monde sait qu’il est un démon. C’est un protagoniste intéressant qui fait réellement de son mieux pour se faire apprécier malgré que le village ait trop peur de lui, surtout qu’il a beau être un peu turbulent, ça reste un enfant. Un enfant qui tient à ses parents et qui va faire son possible pour changer.
- Tai Yi est le maître de Nezha, c’est un homme très doué dans les arts martiaux mais qui fait plus office de clown qu’autre chose. Quand on le voit la première fois, c’est à se demander comment cette personne a pu devenir un grand maître. Et puis, plus le temps avance et plus on finit par s’attacher à lui, notamment par rapport à Nezha qu’il veut de plus en plus aider.
- Le commandant Li est un homme d’honneur qui, malgré les habitants du village, aime son fils et veut faire son possible pour le sauver le protéger. On comprend qu’il ait du mal entre gérer le village et s’occuper de Nezha et de sa femme et ce sans être un père trop sévère qui ne croit jamais en lui (ce qui change un peu de d’habitude).
- Madame Yi est la mère de Nezha et c’est une femme qui veut continuer de croire en son fils et fait de son mieux pour s’occuper de lui malgré les difficultés à devoir gérer la ville pendant l’absence de son mari. C’est incroyable comme elle est attachante comme femme, c’est réellement une femme adorable qui veut continuer de donner de l’espoir et de croire en son fils, comment ne pas s’attacher à elle.
- Ao Bing est la réincarnation de la perle de l’esprit qui a trouvé refuge en tant qu’enfant dragon chargé de sortir son père et son armée de leur prison. En dehors du fait qu’il est très classe, on remarque également que la quête de son père pour lui s’avère assez difficile car trop pesante. On peut le comprendre en se mettant à sa place, en plus de sa peur d’être rejeté par sa vraie nature. En tout cas, il n’est pas un antagoniste sans cœur mais plutôt un antagoniste contre sa volonté destiné à affronter Nezha et tuer les démons comme son père aimerait, ce qui le rend intéressant avec son développement.
- Shen Gong est l’ancien disciple de Tai Yi. Il était jaloux de ne pas recevoir la perle de l’esprit à la place de son maître et a fini par le voler afin de le former et de le préparer à monter aux cieux. Il est assez intéressant comme antagoniste, notamment quand on apprend à connaître son é.
- La dichotomie entre Nezha et Ao Bing n’est pas du tout inintéressante. Les deux ont eu un destin différent que ce qui était prévu pour eux et chacun des deux sont différents mais un peu similaires sur le fait qu’on les rejetterait sur leur vraie nature. Sinon, maîtres différents avec disciplines différentes, destins différents et même leur tentative de rapprochement en tant qu’ami puis en conflit par leur destin est réellement intéressant aussi. Leur dichotomie est vraiment intéressante à suivre ici.
- Le message le plus évident qu’on retrouve ici est le fait de ne pas juger les gens sur leur différence. Nezha est très différent des autres et c’est cette différence qui fait qu’il est rejeté par le village, c’est évident mais assez bien fait. On peut aussi y voir le message d’être maître de son destin, que personne ne décide pour nous et que c’est à nous seul de forger notre propre voie et notre avenir. En tout cas, ce sont des bons messages à retenir ici.
- Le long-métrage démarre par Tai Yi et son disciple, Shen Gong, qui affrontent la perle du chaos sous forme de dragon mais ont des difficultés à la vaincre jusqu’à ce que leur maître règle ça et sépare la perle en deux morceaux, la pierre de l’esprit et la pilule du démon (dont il programme la mort de celle-ci à 3 ans plus tard). C’est une introduction intéressante qui nous donne envie d’en savoir plus sur ce qui va se er.
- Les évolutions de certains personnages sont intéressantes, notamment celle de Nezha et celle d’Ao Bing. Les deux vont apprendre l’un de l’autre pour devenir des meilleures personnes et apprendre de leurs erreurs afin de changer leur destin. C’est plus le cas pour Nezha mais les deux personnages sont intéressants en terme d’évolution.
- En terme de symbolisme, on a des éléments très intéressants, les parents de Nezha pour lui, et vice-versa, le père d’Ao Bing et sa quête qui pèse beaucoup sur les épaules de celui-ci, Nezha pour le village, le jianzi pour Nezha… On a réellement du symbolisme intéressant à suivre ici.
- L’univers de Nezha est intéressant à découvrir. Chaque lieu, chaque artefact, chaque peuple nous donne envie d’en savoir plus sur ce qu’on pourrait voir dans cet univers. On en a déjà pas mal ici mais on a réellement envie d’en voir encore plus tout en étant déjà assez riche.
- Comme il n’y a pas de VF, il faudra se contenter de la VO qui est qualitative. Le doublage est réellement de bonne facture avec des voix bien trouvées pour les personnages et des personnes investis dans celui-ci, même dans le plus petit personnage du film.
- Question émotion, on ne peut pas nier que ça ne laisse pas indifférent. Même si c’est un peu déjà vu sur certains points, il y a de quoi être un peu touché par Nezha et sa situation et ses actions, tout comme Ao Bing avec le poids qu’il a sur ses épaules.
- La fin est pas mal même si on voit très bien que c’est pour teaser une suite. En fait, ce long-métrage fait un peu office de partie 1 d’une grande histoire mais une partie 1 qui est très convaincante et qui donne bien envie de voir la suite après tout ça.
- La relation entre Nezha et Ao Bing est intéressante à suivre. Les deux ont beau être destinés à s’affronter, c’est intéressant de le voir se rapprocher par le but de vouloir sauver quelqu’un et de finir par commencer à se comprendre et à devenir amis.
- Les costumes et chara-designs sont bien gérés. Chacun des personnages ont des tenues et designs qui correspondent bien à leur personnalité, mention spéciale à Ao Bing avec sa prestance et à Nezha avec son coté un peu relax et relâché.
- La mise en scène est réellement de bonne facture. Elle est très soignée tout en offrant des moments intéressants en terme d’analyse et une bonne gestion de celle-ci. Vraiment, la mise en scène est un des points les plus réussis du long-métrage.
- Les moments d’action sont très prenants. Ils ne sont pas légions mais on a de quoi se divertir sans vouloir détourner le regard lorsqu’une scène d’action a lieu dans ce long-métrage, c’est réellement de très bonne facture.
- L’animation est très bien faite pour 2019. Peut-être pas parfaite mais on sent qu’elle a été travaillée pour nous offrir une animation fluide et de très bonne facture, ça se ressent surtout lors des moments d’action.
- Les musiques sont superbes. En toute honnêteté, il y a de fortes chances qu’on ait envie de les réécouter en dehors du long-métrage malgré que celles-ci racontent très bien ce qui se e à l’image.
- Les décors sont superbes. Quel que soit l’endroit qui nous est montré, on sent que les décors ont été travaillés pour nous convaincre de chacun des lieux qui nous sont proposés, que c’est beau.
- Malgré quelques blagues discutables, la plupart sont plutôt pas mal. En effet, il arrive souvent qu’on se mette à rire de ce qui se e comme Nezha ou de la situation actuelle.
Négatif
- Sans compter le deuxième opus, on a des éléments du scénario qu’on voit venir de loin, comme la vérité dévoilée à Nezha ou le fait qu’on ne sait comment, Nezha qui va quand même échapper à la mort programmée qu’il est censé avoir. C’est un détail qui ne dérange pas trop parce que ça reste bien fait mais ça n’empêche pas que c’est un peu prévisible.
- Là où certaines blagues font un petit peu rire, d’autres ne fonctionnent pas. Par exemple, le coup de l’homme qui parle, crie et agit comme une fillette, c’est marrant une fois mais é deux fois, ça devient lassant et ils en abusent un peu ici. Enfin, la majorité de l’humour reste assez drôle mais certaines blagues ne ent vraiment pas.
- Quitte à parler de personnages un peu inutiles, on pourrait parler des deux gardiens chargés de maintenir la barrière et d’empêcher Nezha de sortir de chez lui, ils ne servent à rien. Alors, ils pourront quand même un peu faire rire par leur coté bouffon mais ça n’empêche qu’ils ne servent pas à grand-chose dans le scénario.
- La tension a certaines tentatives mais, malgré le coté épique de l’action (notamment du combat final), c’est difficile de ressentir de la vraie tension pour nos personnages. C’est un détail et ça dépend des personnages mais ça aurait été mieux avec de la tension.
- Le scénario est un peu déjà-vu quand même. Le coup du gamin différent et rejeté à qui on cache la vérité et qui va finir par la découvrir et se remettre en question pour pardonner et devenir meilleur, c’est réellement du déjà-vu, même si ça reste bien fait ici.
- Certaines scènes sont rallongées pour des moments inutiles. Par exemple, le coup des enfants avec leur plan pour piéger Nezha avec un trop gros nombre de pièges alors qu’on voit déjà venir comment ça va finir.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Attention, il y a trois scènes post-génériques dans ce long-métrage avec un message préventif à chaque fois. La première nous montre les deux gardiens boulets qui continue de garder le prisonnier et attendent toujours le signal en ayant oublié de quoi il s’agit. Mouais, assez moyen cette première scène post-générique.
La deuxième nous montre Shen Gong qui est revenu auprès du père d’Ao Bing en lui disant que celui-ci est mort. Il a alors l’intention de détruire la ville afin de venger la prétendue mort de son fils et ses frères et sœurs dragons arrivent pour lui proposer de s’allier. Là, ça devient bien plus intéressant comme scène post-générique.
Enfin, nous avons la troisième scène qui nous dévoile Jiang Zi Ya devant une énorme divinité, un peu intriguant même si on ignore le rapport quand on a vu la suite.
Ça nous fait donc, une scène un peu moyenne, une réellement bien et une dernière intrigante, c’est pas mal.
Apparemment, Nezha peut atteindre une forme adulte et bien plus beau gosse en relâchant l’artefact du dragon qui le maintient. Enfin, si il ne l’a plus, il se transforme et sa nature de démon prend le dessus pour lui faire perdre son inconscience, sinon, il sort la transformation en gardant l’artefact en bracelet et donc redevient un enfant au bout d’un moment. Dit comme ça, ça fait bizarre mais ça e assez bien dans le long-métrage pendant le visionnage. Ca apporte même un beau duo entre lui et Ao Bing pour tenter d’arrêter la foudre divine qui frappe Nezha, même si ça coûte le corps à chacun et que c’est Tai Yi qui a sauvé leurs âmes avec un lotus sacré.
Ah tiens ? On a encore le cliché des villageois qui interprètent à leur manière par peur de Nezha et également d’Ao Bing quand celui-ci est démasqué, ce sont vraiment des ingrats… Heureusement que le commandant Li et madame Yi sont les dirigeants, ils ne se limitent pas à ce qu’ils voient pour interpréter à leur manière, eux. D’ailleurs, on y retrouve le coup du petit caïd du village qui ne e pas Nezha mais moins prétentieux et présent que le cliché habituel (contrairement à Ernesto dans Luca qui est inable…)
Le coup du mensonge qui finira par être révélé au grand jour par les parents de Nezha est un cliché qui peut déplaire, sauf qu’ici, ils le font pour lui donner une raison de changer par sa volonté et avoir une chance d’être apprécié par le village. En fait, ce qui e ici, c’est que ses parents n’ont pas fait ça par obligation mais pour lui donner de l’espoir et d’arrêter de le voir déprimer de sa situation au village.
L’affrontement avec la créature et ses bulles est un affrontement intéressant. Ca va d’abord mener à Nezha et Ao Bing qui se battent, puis l’intérêt commun de sauver la petite fille puis de commencer à devenir amis avec le Jianzi. Cette scène est bien gérée par son rythme et l’avancée des choses au fur et à mesure et l'alliance ne se voit pas venir pour un nouvel ennemi à affronter ensemble.
Au final, c’est vraiment regrettable que Nezha n’ait pas eu le droit à des diffusions dans nos salles de cinéma car il vaut réellement le coup d’œil. On a une mise en scène bien gérée, des personnages intéressants, une dichotomie bien gérée, des très bonnes musiques, des décors visuellement réussis, de l’action de qualité et du symbolisme travaillé. Après, il est vrai que certains éléments sont un petit peu prévisibles, que certaines blagues ne ent pas trop et que la tension n’est pas parfaite mais bon, c’est tout de même un long-métrage qui vaut le coup d’œil. Donc, si vous n’avez pas encore vu Nezha et que vous n’avez aucun problème avec l’anglais, foncez le regarder (il est difficile de croire qu’une VF sortirait pour ce film).
8/10
Par contre, si vous avez vu le deuxième opus avant, il est fort probable que vous iez un léger moins bon moment devant celui-ci, même si il vous plaira quand même
7,5/10