J'abordais Old Dads avec une ambivalence : j'adore Bill Burr mais je me méfie comme de la peste des films n'ayant pour tout ressort que "Untel dans la vie réelle, ça donne quoi ?".
Alors... le film n'est pas mauvais. Il n'est pas non plus excellent. Si vous avez (comme c'est mon cas), déjà vu toute l'œuvre de M. Burr sur Netflix, vous ne découvrirez foncièrement rien de nouveau. L'humour est celui de Bill Burr du début à la fin, le protagoniste est Bill Burr, traversant les problèmes de Bill Burr et les résolvant comme Bill Burr. Sauf que...
C'est là que ça devient technique car si le film n'est pas raté montrant bien, à cause de son auteur/protagoniste, les limites du politiquement correct et des tendances en vogue dans les métropoles occidentales (en gros tout ce que le progressisme amputé de la lutte des classes a vomi en continu depuis les années 70), il finit par les valider par le côté en disant qu'il faut bien vivre avec finalement. On est en 2023 quand même !
Ce n'était pas exactement le propos du dernier spectacle de Bill Burr et ses soucis (alcool, irritabilité) n'avaient qu'un rapport distant avec son époque (et bien plus avec ses origines familiales). Leur résolution parlait d'un chemin personnel et non d'un blanc-seing benêt des nouveaux codes de bienséance des pères-la-morale et nouveaux puritains.
J'imagine qu'il était plus difficile (et surtout, moins marrant) de montrer les nuances de la chose mais tout de même.
La résolution de l'arc avec sa femme lui fait lui donner raison (parce que les femmes ont toujours raison dans ce film) tout en le faisant sous le chantage de ne plus jamais voir ses enfants. Apparemment, c'est ok de menacer quelqu'un de cela parce qu'on est pas d'accord avec sa conduite (qu'elle dit elle-même connaître depuis le début de leur relation, c'est même cela qui l'a séduite). Clou du spectacle, on nous montre qu'elle a exactement la même, mais là ce n'est pas grave, c'est une femme, elle a raison.
C'est donc sur une note mitigée que je conclue ce visionnage, à la fois déçu que Burr n'ait pas réussi à aller plus loin que de se mettre en scène avec des archétypes décrits dans ses spectacles et au-delà d'un prêchi-prêcha niais sur le fait que si l'époque devient invivable, il faut faire comme si tout allait bien tout de même.