C’est un truc d’adultes et t’amènes papa
Marie, accompagné de son auxiliaire de vie et de sa famille, voyage en camping-car en Suisse pour se faire euthanasier.
On ira, œuvre cinématographique d'une audace inouïe, réussit l'exploit oxymorique de conjuguer la légèreté de la comédie avec la gravité d'un sujet délicat. Enya Baroux (qui est la fille de l’humoriste), avec une maestria étonnante, orchestre un récit où l'humour noir et les situations rocambolesques côtoient des instants d'une émotion intense. Le regard pénétrant échangé entre la grand-mère, incarnée avec une justesse incommensurable par Hélène Vincent, et sa petite-fille, irradie l'écran d'une puissance émotionnelle rare.
Le film, d'une vitalité surprenante, nous embarque dans un road-trip aussi hilarant qu'émouvant, où les personnages, complexes et attachants, se révèlent peu à peu. Le fils immature, la petite-fille en quête d'amour et l'auxiliaire de vie, propulsé malgré lui au cœur de cette famille dysfonctionnelle, forment un trio improbable mais touchant.
Certains pourraient déplorer l'ellipse de la scène du suicide, mais le film n'élude en rien la douleur de la disparition et le processus de deuil. Au contraire, il l'aborde avec une subtilité et une sensibilité remarquables. L'utilisation du tube Voyage, voyage résonne comme une métaphore du périple intérieur des personnages, un voyage au-delà des frontières de la douleur, vers l'acceptation et l'introspection.
Bref, c’est un métrage d'une grande finesse, qui, avec une audace et une sensibilité remarquables, parvient à nous faire rire et pleurer.