Je suis très fan des œuvres de Tarantino, dans la majeure partie (pas toutes). En fait c'est un des ces réalisateurs où j'ai une réaction assez binaire, sans exagération non plus, mais chez lui je trouve qu'il y a des films très bofs et des véritables chefs d’œuvres.
Je crois que Once Upon a Time... in Hollywood est le premier film que je ne saurais mettre dans une catégorie ou l'autre.
C'est clairement un film bien. Un film très bien même. Mais il a aussi ses défauts.
D'abord, il est très lent, il ne se e pas grand chose à l'écran, en vrai. Enfin, il s'en e clairement plein, d'un point de vue cinématographique et disons-le symbolique, mais en terme de scénario, c'est assez mou. Il n'y a pas non plus de dialogues percutants comme d'accoutumée sait nous en proposer le réalisateur, et qui contribuent largement à faire de ses films des chefs d’œuvres à mes yeux. On ne sait pas trop où il va avec ce film, et autant l'ambiance fin des années 60 est très réussie (sans doute, je n'ai pas connu cette période), autant c'est pas non plus une période qui m'attire. Le côté star system du cinéma américain des années 60 c'est moyen mon délire, donc forcément même si c'est hyper réussi, ça me fait pas rêver plus pour autant.
Pour dire vrai, je m'attendais à ce qu'à la moitié du film nous ayons déjà une rencontre entre tous les personnages, qui aurait fait décoller l'histoire comme QT avait pu nous proposer avec Pulp Fiction. Ici, ce n'est pas le choix qui a été fait, et c'est bien dommage parce que le film en perd de sa saveur pour le coup.
Hormis ces défauts, on sent clairement que c'est un film meta, et pas seulement parce que c'est un film sur le cinéma (même si ça y contribue), mais parce que ça parle d'une histoire du cinéma, parce que c'est un prétexte à exploiter tout un tas de procédés cinématographiques et scénaristiques (et on a le droit à tout : multiples jeux sur les formats, multiples jeux sur le cadrage, des jeux sur l'étalonnage, sur la mise en scène, des scènes de voitures rapides, de moments de tensions, de combats humoristiques, de violence gore, etc), et aussi parce qu'il s'auto-critique par ce biais, qu'il utilise les procédés qu'il dénonce (la scène finale est en un exemple probant, cf. spoiler ci-dessous*). Il y a des références tout au long du film, soit envers des personnages symboliques, soit envers le monde du cinéma et ses techniques, ses travers, ses coulisses.
Évidemment le jeu d'acteur est exceptionnel et les plans sont parfaitement maîtrisés.
*utiliser une scène d'extrême violence pour illustrer la défense des personnages contre celleux qui veulent les tuer à cause du fait que le cinéma expose les spectateurs à de la violence.
En résumé il s'agit d'un film qui semble à la fois rendre hommage au cinéma tout en en proposant une certaine critique. Il s'agit je crois d'une démonstration, qui montre qu'on peut parler du cinéma, en faisant non pas seulement du cinéma mais aussi du cinéma dans le cinéma, mais aussi en en montrant les coulisses, quitte à nous faire risquer d'y déceler les ficelles et donc perdre nos illusions sur celui-ci.
Pour les cinéphiles avant tout.
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