Partir un jour, d'Amélie Bonnin, ouvre le festival de Cannes, choix étonnant assez frais, musical et feel good. Reprenant son court-métrage en inversant les rôles des personnages, la réalisatrice développe d'autres thèmes que ceux du transfuge de classe, notamment le non-désir de maternité. Assez proche de certaines descriptions faites par Nicolas Mathieu de cette vie en zone rurale de l'est de la , le film frôle parfois les clichés Paris/province sans jamais y tomber. (On peut difficilement faire plus parisien que Juliette Armanet.) Du age au long, on peut regretter que certains personnages soient moins développés, notamment le copain de Cécile, mais on peut louer l'effort de faire des perosnnages complexes, ni tout blancs ni tout noirs. Et surtout, de donner aux parents François Rollin et Dominique Blanc, qui arrivent en peu de gestes à dégager des émotions que les plus jeunes peinent à faire ressortir aussi franchement. Juliette Armanet, dans son premier rôle, se débrouille pas mal, sauf en situation délicate, et Bastien Bouillon, loin de ses rôles connus, étonne joliment autant qu'il rend perplexe.
Musicalement, le film reprend le principe d'On connaît la chanson, à la différence qu'ici les chansons de variété sont chantées par les acteurs et actrices et non en playback. Dans le choix des chansons, il y en a pour tous les goûts, à l'image de l'histoire qui a certainement la volonté de rassembler les milieux et les générations. La mise en scène est discrète mais efficace et parvient à créer des surprises par moments. Sans parti pris visuel pop propre au genre de la comédie musicale, les petites trouvailles s'enchaînent mine de rien, révélant l'intelligence du film.
Un personnage de vieux père de famille débordé a donné à Alain Chabat son César du meilleur second rôle l'an dernier, François Rollin, en père de famille à l'ancienne, déprimé et perdu, a toutes ses chances tant chacune de ses interventions émeut.