Film endémique d'un certain cinéma américain dont A24 s'est fait le fer de lance, Past Lives ne quitte jamais son giron de film able, sans saveur, à la profondeur d'un pédiluve, qui veut se draper d'un suaire voulant hurler au monde à quel point ce film est "moderne", iconique, et tragique.
Le véritable tragique est probablement son accueil critique et spectateur, symptomatique d'une époque où il suffit de balancer deux trois thématiques d'actualité, quelques plans convenus et un peu artsy, une ou deux phrases de dialogues qui feront fureur sur les réseaux, pour avoir une horde de fan prêt à défendre ce film alors qu'ils devraient probablement se mettre de la javel dans les yeux et arrêter de regarder du cinéma, puisqu'ils apprécient de toute évidence ce que les téléfilm netflix font le mieux.
Après une scène d'introduction du type "Yep that's me, you are probably wondering how I got there", le calvaire commence véritablement avec ce film en trois timelines, toutes plus insipides les unes que les autres.
Le manque d'alchimie entre les acteurs est absolument stupéfiant, et les dialogues, ou plutôt leur absence, ne mènent qu'a des milliers de moments absolument insoutenables où l'on en est réduit à attendre que quelque chose se e, mais la réalité, c'est qu'ils n'ont absolument rien à se dire, et ce, que ce soit à 12 ans, 24, ou 36 ans.
On nous vend cette histoire d'amour tragique monumentale, mais elle échoue sur tous les points. Ce "premier" amour est annihilé au moment ou Nora oublie son prénom 12 ans plus tard, contrastant avec sa ion à lui qui est bien réelle, et fantasmée par un service militaire mentionné en ant. Leurs conversations, sans substances, doivent être résolues par des twists bon marché, "on ne se verra pas avant 1 an, donc mieux vaut se séparer". Mais mes amis, vu comment vos discussions sont chiantes à en crever c'est un miracle que vous ne vous soyez pas ghosté.
S'ensuit ensuite cette dernière partie, qui a la complexité d'un mauvais film porno cuckhold: "Il est si beau et musclé, je ne suis qu'un homme blanc, c'est sûr tu vas coucher avec hein ma chérie lol, ah et aussi on est marié depuis 9 ans mais on a pas une seule conversation normale et le moindre érotisme entre nous est absolument proscrit".
Je n'ai jamais vu une relation, entre elle et ses deux hommes aussi mal écrite, et elle m'aura fait me questionner sur la vie même de la réalisatrice, a-t-elle déjà connu l'amour ? a-t-elle déjà parlé réellement à quelqu'un ? Il est possible à vrai dire que je me sois simplement heurté à une double barrière culturelle coréenne et américaine infranchissable, mais sa caractérisation d'homme décadent occidental était catastrophique, alors même qu'elle aurait pu être intéressante, si elle avait pu être contextualisée.
Aucun des thèmes abordés par le film ne l'est fait sérieusement. Nora est supposé être cette jeune fille pour qui la Corée est un pays trop petit, et il y a des choses à dire sur l'émigration, d'autant plus que cette dernière voit ses rêves s'éloigner à chaque timeline, 2 ème de classe, vise le prix nobel, puis Pulitzer. Et il aurait été merveilleux que ce film prenne un parti prix où l'on ressent vraiment ce déclassement de ses rêves, et, pourquoi pas, mettre en avant sa réussite à lui, ses reproches énoncés dans le restaurant "Tu es celle qui part" auraient pu me faire ressentir quelque chose.
Le fait qu'elle soit écrivaine, cette parodie de petite maison dans la prair- pardon, la résidence d'artiste était catastrophique, et a été à deux doigts de me faire hurler pendant la séance, quelle séquence absolument diaphane.
Même l'inspiration de fin très Everything Everywhere, avec les statues, échoue lamentablement puisque les dynamiques interpersonnages sont non existante.
Il faut également parler du style inable de Celine Song de transmettre l'évident comme si c'était la chose la plus intelligente, "je filme un dialogue avec eux deux sur la même image parce qu'ils sont TELLEMENT ensembles et lui tout seul parce qu'il est seul hihi", astuce utilisée probablement pendant 20 min non stop, on a compris ce que tu voulais nous dire, ou encore cette scène du début grossière, avec elle qui monte les escaliers et lui qui part à gauche, au cas où le spectateur aurait la sentience d'une chemise à carreau.
Style inable magnifiquement égalé et déé par l'accent absolument invivable de l'actrice principale, même si, je vous l'accorde, c'est parfaitement subjectif.
Reste cependant une scène d'attente de l'uber absolument fantastique, parce qu'enfin, même si Celine Song les filme comme d'habitude en train de se regarder dans le blanc des yeux, cette scène a de l'impact.
Le pire reste à venir, les innombrables citations et screenshots seront partagés h24 par des pages cinémas et autres blogueurs du 7ème art, nous contraignant à revivre ce film encore et encore pour les 12 prochaines années.