J'ai donc découvert "X" et "Pearl" en une soirée, dans un cinéma de campagne propice à ce genre de film. Étant un vrai débutant dans le genre, les deux films ont été de véritables bonnes surprises pour moi. À la sortie de ma séance, j'avais la sensation que "X" était une véritable petite pépite, tandis que "Pearl" était cool mais finalement en dessous de son grand frère. Généralement, j'écris mes avis directement en sortant de mes visionnages car j'aime l'idée que mes critiques reflètent mon sentiment à chaud, dans un moment où toutes les pensées dans ma tête sont des pensées de cinéma.
Cependant, je me rends compte que je ne l'ai pas fait pour "Pearl", et du coup, j'ai fait quelque chose que je fais très rarement : je me suis lancé dans un deuxième visionnage de celui-ci quelques jours seulement après ma découverte. Eh bien, j'ai clairement eu raison, car mon avis après ce second visionnage n'est clairement plus le même.
"X" est un véritable slasher avec tous les codes qui lui sont propres (codes auxquels je n'ai pas beaucoup d'affection), tout en laissant une patte personnelle de créativité et de véritable cinéma, ce qui m'a énormément plu. Alors, quand j'ai découvert tout de suite après le prequel "Pearl", j'étais formaté à l'idée de voir un film dans la même veine, un peu déconnecté, avec des personnages "gras", de l'humour noir et des situations horifiques et gores extrêmement marquées. Sauf que "Pearl", bah... c'est vraiment pas ça. Et je pense que ce changement drastique de direction c'est ce qui m'a fait er un peu plus à côté du film lors de ma découverte.
Seulement (pour moi), "Pearl" n'est pas un "slasher" à proprement parler, et sans dénigrer le genre, c'est bien plus que cela ! Mais pour comprendre cela, il a fallu que j'accepte de dissocier les deux œuvres malgré leur correspondance scénaristique.
J'ai tout simplement adoré "Pearl" ! J'ai adoré son ambiance, son époque mimiquée jusque dans le montage du film avec ses transitions des années 20 entre ses plans, ces musiques qui nous ramènent directement dans cette époque de la grande guerre, ces costumes, ces décors, bref, tout est tellement maîtrisé que j'avais envie de prendre des screenshots de chaque plan tellement ceux-ci sont réussis. De plus, je me suis plus attardé (ou j'ai peut-être mieux compris) le message du film, plus présent, plus intéressant et fort que dans "X" qui, pour le coup, restait très simple. Ici, ce rapport à l'excellence dans nos envies liées à nos ions, ce rapport au besoin d'être quelqu'un, de vouloir plus, de vouloir mieux en oubliant tout le reste. Ce sont des thèmes qui me parlent énormément et qui m'ont vraiment touché !
Et elle est là la réelle force de "Pearl", ne pas seulement se contenter d'être un film de genre et de le respecter. Contrairement à son aînée, "Pearl" est en soi beaucoup moins violent visuellement, les scènes de tueries nous sont presque parfois cachées. Car la violence de son récit ne se trouve pas dans un amas d'hémoglobine et de chair, mais dans la psychologie de son personnage principal terriblement tourmenté.
Et quel personnage bordel ! Si Mia Goth était convaincante dans "X", comme tous les autres acteurs, ni elle ni aucun du groupe ne m'avaient vraiment marqué. Mais là, l'actrice principale est tout simplement époustouflante ! Je ne vais pas vous spoiler évidemment pour ceux qui n'ont pas vu le film, mais j'ai rarement été aussi subjugué par un monologue dans un film et par un certain plan de fin (fin qui est d'ailleurs monumentale) ! Mia Goth m'a terriblement touché, je l'ai trouvée à la fois d'une tendresse infinie mais pourtant tellement effrayante, elle incarne son personnage avec une telle véracité que je suis sûr que l'équipe technique présente sur le plateau ne devait pas trop faire les malins avec elle !
Je pourrais vous parler encore plus, des idées de mise en scène brillantes, du choix délibéré de rendre le film parfois un peu vieillot pour nous ancrer encore plus dans cette époque sublime à filmer, bref, je ne sais pas ce qui a vraiment changé, mais ce second visionnage a été presque une révélation et je suis très content de m'être permis ça. Ça me donne d'ailleurs l'envie de faire pareil pour "Anatomie d'une chute" qui n'a rien à voir en soi, mais avec lequel je suis é complètement à côté et ça m'énerve presque tant le film est unanimement un chef-d'œuvre. Mais bon, vous me direz, les goûts et les couleurs ça ne se discutent pas !
Voilà, c'était long mais nécessaire, je pense, de vous écrire ces mots pour cette véritable merveille de cinéma ! Maintenant, j'espère une seule chose : que "MaXXXine" soit tout aussi surprenant !