Il y a clairement un problème dans le traitement du trauma : d'un côté, il est bien trop allusif et peine du coup à déborder sur les longs étirements du scénario, à doter ces derniers d'un véritable malaise substantiel et prégnant. D'un autre côté, la créature ne peut pas ne pas lui être relié, et il accuse alors, paradoxalement, un trop de présence, qui ôte à cette créature tout potentiel d'autonomisation ; elle n'est qu'une figure freudienne, cristallisation inconsciente du trauma vécu. Le film s'évide donc précisément là où il misait son esthétique : les moments de flottement qui étirent l'intrigue, et la créature. Il nous reste alors quelques moments dont il faut reconnaître tout de même la réussite (ce sont les deux séquences de rêve, et surtout la deuxième, celle qui arrive vers la fin), des idées visuelles originales et bienvenues (la créature en elle-même reste terrifiante dans son aspect), ainsi qu'un acteur, que je découvre ici, et qui joue là une grande partition.