L'industriel Carlo Bacchi (Jean Gabin) décède dans un accident de voiture. Au Ciel, une silhouette évanescente lui promet l'Enfer pour tout un tas de raisons...sauf à réparer ses torts auprès d'un inconnu (Julien Carette).
Suivant ce procédé fantasmatique -et puéril, à considérer la représentation élémentaire de l'Au-Delà et la conversation maladroite, pour ne pas dire grotesque, entre Bacchi et l'ange- on se dirige vers une fable humaniste fustigeant la bourgeoisie. Mais le réalisateur Luigi Zampa sombre vite dans la farce indigeste à cause d'idées sociales toute faites débouchant sur la caricature, d'un scénario rudimentaire et de personnages sans rigueur ni même cohérence.
Zampa réalise du sous-Frank Capra dans un esprit démagogique qui fleure le populisme (et parfois le poujadisme). L'argent corrompt. Bacchi en est la preuve.
Jean Gabin surjoue, mal à l'aise dans un rôle primaire dépourvu de psychologie et d'authenticité ; Carette cabotine pour faire exister son personnage populo. A leurs côtés, les seconds rôles sont épais -ainsi ce couple de jeunes amoureux éplorés incarnant les "vraies" valeurs- et leurs interprètes médiocres. Cette comédie satirique, vaguement amère, manque tout autant de subtilité que d'arguments. La coproduction franco-italienne n'est pas faite pour arranger les choses.