Deuxième volet de la trilogie, "Du sang sur les mains" arrive à se hisser au niveau de Pusher, ce qui n'était pas une mince affaire. Ce coup-ci, on suit Tony (oui oui, celui qui avait malencontreusement embrassé la batte de baseball de son ami Frank....) tout juste sorti de prison et allant chercher du boulot auprès du Duc, son père.
Et là dans le rôle de Tony, Mads Mikkelsen, donne la pleine mesure de son talent. Il est exceptionnel dans la peau de se petit truand sans envergure, qui se la pète grave et se prend pour Scarface, mais que son père et sa bande ne considère que comme un moins que rien, un sale rigolo pitoyable.
D'ailleurs le film est ciblé sur la complexité des relations père-fils. Le Duc n'a que mépris et indifférence (voire même de la haine et un certain plaisir à l'humilier) envers Tony, qui lui ne cherche qu'à rendre fier son père (et là, inutile de dire que c'est pas gagné....). Mais Tony apprend qu'il est lui même papa et cela va changer pas mal de chose dans sa petite tête.
On est bien loin des truands glamours d'Hollywood où c'est la belle vie bien classe (fric, gonzesse, belle bagnole....on oublie tout ça dans Pusher, on est dans le réel là). Les petites frappes sont pathétiques ant leur temps à s'en mettre plein les narines (Pusher ferait d'ailleurs une bonne campagne anti drogue) avec une vie bien merdique et aucunes portes de sorties; les mères sont des filles camées plus que faciles et incapables de s'occuper de leurs enfants. La scène du mariage est bien loin d'envoyer du rêve (de même que l'association Tony - Kurt le con; il porte très bien son nom lui..). On est loin de "Casino" ou des "Affranchis".
Les seuls moments qui rendent attachant Tony, c'est quand il est avec son bébé, et là on se dit que tout n'est peut être pas perdu et qu'il ne reproduira pas les erreurs de son propre père. Il est le seul personnage qui semble avoir une raison plus que valable pour essayer de s'en sortir. La fin du film, magnifique et poignante ne répondra pas à la question....
Bref, à conseiller pour ceux et celles qui veulent du réel, de la noirceur, de la dureté avec quand même une légère lueur d'espoir, mais très légère la lueur...
Déconseiller à ceux qui pensent que les truands doivent avoir forcement la classe de De Niro ou Paccino et les femmes qui vont avec....