Rendez-vous en enfer par cherycok

Je continue mon marathon par ordre chronologique de la filmographie de Steven Seagal et aujourd’hui, on attaque une nouvelle décennie, la pire selon les spécialistes, les années 2010. Déjà que la dernière n’était pas fameuse, malgré un petit sursaut en fin de parcours, je m’attends donc à quelque chose de cataclysmique pour les prochains films à venir. On commencer avec Rendez-Vous en enfer, sorti en 2010, un film qui, je l’espère, ne va pas tout de suite m’amener en enfer. Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, ce n’était pas très bon. Le problème, c’est que, si j’en crois ce que j’ai pu lire ci et là, nous sommes ici dans le meilleur de ce qu’il reste. Et ça, ça fait un peu peur…


A la réalisation, un certain Lauro David Chartrand-Del Valle, parfois appelé Lauro Chartrand, cascadeur et coordinateur de cascades de son état, ayant travaillé sur pas moins de 309 films. Il s’essaie avec Rendez-Vous en Enfer pour la première fois à la mise en scène, mais il signera plus tard le DTV The Blackburn Asylum (2015), le téléfilm Je Détruirai ta Famille (2017), ou encore 3 épisodes de la série de Steven Seagal True Justice (2011-2012). Du grand art en somme. Mais au départ, c’est Keoni Waxman (Dangerous Man, Sous Haute Protection) qui devait réaliser le film, mais lorsqu’on lui a proposé de réaliser Hunt To Kill (2010) avec Steve Austin et Eric Roberts, il s’est retiré du projet, laissant la place à Lauro Chartrand qui au départ devait être réalisateur de seconde équipe. Nous repartons ici sur un tournage lowcost en Roumanie, mais c’est justifié par le scénario. Au moins, on n’essaie pas de nous faire er Budapest pour Paris, c’est déjà ça. Nous sommes encore et toujours dans le même film, avec un proche de Steven « Panda Bouffi » Seagal qui va se faire tuer et où ce dernier va en faire une affaire personnelle. On connait le refrain, il n’y a rien d’original, mais quelque part, c’est ce qu’on vient chercher quand on se lance dans un Seagal. C’est ce qu’il semble lui aussi vouloir puisqu’il est également scénariste et producteur du film. Mais au bout du Xème film similaire, ce genre d’histoire commence à devenir un peu fatigant et très répétitif au point qu’il commence sérieusement à être difficile de mettre un titre sur un film de Seagal tant certains sont tout simplement interchangeables. La photographie est dégueulasse au point que ça ressemble à un téléfilm bas de gamme de dimanche après-midi sur TMC. Avec les nombreuses scènes au commissariat, on n’est parfois pas loin d’un épisode de Navarro.


C’est farci de tics de mise en scène, pour lesquels le réalisateur a dû se faire que cela ferait cool, mais qui sont au final plus irritants qu’autre chose car bien trop nombreux. Entre la shaky cam, les ralentis à outrance, les effets visuels (flou, arrêt sur image, retour en arrière de quelques frames …), la caméra qui part parfois dans tous les sens, c’est juste pas possible. Si en plus de cela, on ajoute un montage complètement aux fraises, arrivant par on ne sait quel procédé miraculeux à nous perdre dans des chorégraphies pourtant pas bien complexes, Rendez-Vous en Enfer fait clairement mal aux yeux. Seagal fait du Seagal qui retombe dans ses travers, se contentant de balancer des regards noirs à ceux qui s’approchent de lui, mono-expressif, récitant des répliques sans aucun entrain. La seule fois qu’il change d’expression, c’est lorsque l’actrice qui interprète sa petite amie, bien plus jeune que lui, se déshabille devant lui et que Seagal laisse échapper un sourire lubrique alors qu’il fixe sa poitrine. On se consolera avec les quelques moments où l’ancien Saumon Agile, et non sa doublure, nous fait quelques cassages de bras / nuque / dents en utilisant quelques techniques d’aïkido qui, même si elles ne sont pas bien filmées, nous rappellent que, fut un temps, au début des années 90, ça avait un minimum de gueule. On esquissera un petit sourire de satisfaction lors de l’explosion du balcon et lors de la fusillade dans l’escalier, peut-être les deux meilleurs moments du film. On se consolera également avec un rythme plutôt soutenu permettant et de regarder la chose certes sans entrain, mais aussi sans ennui. Mais avec un artiste martial tel que Darren Shahlavi, on ne peut s’empêcher de constater le gâchis de son affrontement avec Steven Seagal. Darren Shahlavi a d’ailleurs déclaré que sa scène de combat avec Seagal avait été limitée par les contraintes de temps du calendrier de production.


Premier film de ma dernière ligne droite de mon marathon Steven Seagal, Rendez-Vous en Enfer n’est pas complètement catastrophique, en particulier grâce à son rythme soutenu, mais l’ensemble reste bien trop médiocre pour qu’on s’y amuse réellement.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-rendez-vous-en-enfer-de-lauro-chartrand-2010/

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le 13 mars 2025

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cherycok

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