L'ambition et le sentiment de revanche que lui inspire son physique disgracieux et difforme entrainent Gloucester, comploteur et félon, dans une folie meurtrière qui le conduit au trône d'Angleterre.
Le puissant sujet de Shakespeare nous est connu et c'est l'acteur shakespearien entre tous, Laurence Olivier, qui le met en scène dans un film reproduisant, peut-être, le classicisme de l'époque, c'est-à-dire une représentation qui parait aujourd'hui sage, très sage. Olivier décrit comme il faut le machiavélisme de Gloucester mais sa réalisation est bien en deçà de la violence induite, de l'immersion dans le crime tel qu'on l'imagine. Le film manque cruellement d'intensité et de nervosité-même sans attendre nécessairement une fureur scorcesienne !- et ne produit pas de sentiment d'inquiétude ou de malaise. Ainsi, la scène où Richard III fait
étouffer deux enfants
de sa caste n'a-t-elle que le caractère du simple incident...
Dans le rôle-titre, Laurence Olivier fait ressentir la perfidie et la duplicité de son personnage, lequel on perçoit comme un odieux calculateur mais pas comme l'effroyable assassin qu'il est pourtant.
Si le drame de Shakespeare recèle de bien belles formules poétiques ou emphatiques, l'interprétation assez quelconque ajoute encore à la désuétude de l'ensemble.