La Garde nationale des États-Unis est en plein exercice dans le bayou. Équipé de balles à blanc, un petit contingent est pris à partie par les Cajuns, qui vont se faire fort de les éliminer un par un !
Dès les premières minutes, le ton est donné : on se retrouve au milieu d’une troupe de vrais soldats. Ils sont bêtes, méchants, irrespectueux et voleurs, voire carrément tarés. Ils sont commandés par des chefs qui font ce qu’ils peuvent, qui hésitent, se trompent et prennent les mauvaises décisions. Il n’y a pas vraiment de héros ; les profils se dégagent au fur et à mesure que des éléments de la troupe de débiles sont éliminés.
Alors, comment en est-on arrivé là ? Eh bien, c’est très simple : notre escouade d’élite, plus ou moins perdue, décide d’emprunter les embarcations des Cajuns pour traverser un bras de marais (emprunter en langage militaire ; en langage civil, on appelle ça du vol). Bien sûr, à ce moment-là, les Cajuns arrivent et constatent, impuissants, le forfait. Là, l’intellectuel de la bande décide d’ouvrir le feu sur eux avec des balles à blanc… pour faire une farce. Les Cajuns, qui sont bien sûr armés jusqu’aux dents, ripostent… avec de vraies balles, eux, ce qui fait un mort.
L’escouade s’enfuit et décide de se venger sur le premier indigène venu, qui, même si cela ne se lit pas sur son visage, est le symbole de l’innocence. Si la hiérarchie parvient à empêcher la mise à mort expéditive du prévenu, on détruit quand même son logement… parce qu’on est des guerriers !
Le film se poursuit par la mise à mort de la patrouille, soldat par soldat.
Sans retour est un mélange entre Rambo et Délivrance, et, comme eux, une critique de la guerre du Vietnam. Forcément, il souffre de la comparaison. Je lui trouve des problèmes de rythme, et il manque cruellement de têtes d’affiche — c’est voulu, mais quand même.
Pour ce qui est du fond, même si je trouve que le scénario a un côté artificiel, l’histoire est plutôt intelligente dans sa manière d’amener l’escalade de la violence, et surtout, le film évite l’écueil de la romantisation de la guerre, puisqu’ici tout est moite, crade et stupide… comme la guerre.
La morale : valable partout, de tout temps, en toute circonstance :
C’est pas compliqué : c’est notre territoire, et on n’aime pas qu’on nous emmerde !
Corollaire : Faut pas emmerder les gens !