Le film n'a pas la grandeur ni l'ambition existentialiste d'Interstellar, mais il constitue en soi une vraie réussite, et apporte, malgré ce qu'on pourrait penser, un véritable vent de fraîcheur aux blockbusters hollywoodiens.
Hollywood semble s'être lassé de ses produits prétentieux, pessimistes, noirs, et ce n'est pas plus mal. Là, nous avons une odyssée pleine d'allégresse et de légèreté, et surtout d'humilité. Pas de musique écrasante pour appuyer un aspect tragique qui n'arriverait pas à exister sans, pas de séquence spectaculaire : Ridley Scott ne se prend pas au sérieux, agrémente son produit d'une bande-son disco plutôt amusante, développe tout une ribambelle de seconds couteaux scientifiques plus savoureux les uns que les autres, on ne s'ennuie presque pas... On est face à un soap opera spatial, et le quotidien de chacun de ces scientifiques dévoué à la mission de rescousse est une véritable partie de plaisir à suivre.
Scott a posé il y a 36 ans les bases de ce que représentait l'horreur dans l'espace, et il est peut-être le seul aujourd'hui dans cette mode de renouveau du genre, face à Cuaron et à Nolan (qui pourtant, a réalisé lui aussi un modèle du genre), à le considérer avec recul et sagesse.
Pas très ambitieux (mais à la hauteur de ses prétentions, et c'est là où il se démarque) mais exquis.
Et au final, ce ne seront pas tant des grandiloquences de mise en scène ou de spectacle qui nous auront porté à rêver mais cette légèreté bonbon, sans tomber dans le neuneu, cette insouciance qui donne un souffle à la fois contemporain et old school au genre.