Les turbulences de la raison

Depuis Fight Club, nombre de films ont abordé les turbulences de la raison. Shutter Island, adapté du roman de Denis Lehane, a aussi une construction remarquable qui ballade celui qui le regarde une très bonne partie du film. Tout cela est dû au postulat de départ qui nous montre une réalité biaisée jusqu'aux révélations abyssales de ce puzzle tourmenté. L'enquêteur joué par Leonardo di Caprio paraît un homme décidé et solide jusqu'aux premières apparitions de sa femme. Ensuite, "son é" de militaire ayant libéré le camp de Dachau révèle des symptômes post-traumatiques tellement les horreurs qu'il a vus l'ont profondément atteint. Cette graduation progressive qui va crescendo dans l'intériorité du marshall provoquent des interrogations sur le sens de l'action en cours.Qu'est ce qui est vrai, qu'est ce qui est faux et où se situe la vérité? Pour arriver à un tel rendu, on ne peut que saluer la maestria de Martin Scorsese sur la mise en scène de ce à mille lieux de son univers cinématographique et se dire bel et bien que le rôle à Oscar de Di Caprio était celui-ci. Les seconds rôles l'accompagnant de Ruffalo à Kingsley en ant par Williams et Von Sydow sont aussi véritablement époustouflants de justesse dans leurs incarnations. Voilà donc une grande adaptation cinématographique qu'il faut voir absolument avec une patine à l'ancienne digne de l'âge d'or des grands studios hollywoodiens.

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le 6 mars 2016

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