Tout était là : une île volcanique, un tournage explosif, une actrice paumée, un triangle amoureux toxique. Il y avait de quoi faire un drame tendu, nerveux, captivant.
Mais Justine Triet préfère s’éparpiller. Résultat : un film lourd, verbeux, qui tire dans tous les sens et finit par ne viser nulle part.
Une écriture qui lance des pistes... et les oublie
Prenons l’éditeur. C’est le premier personnage à apparaître. On croit à un fil rouge narratif. Faux espoir : il disparaît, puis réapparaît au téléphone, une minute, sans conséquence.
Même chose pour la sœur de Sibyl. Introduite, puis évaporée. Les flashbacks ? Martelés sans finesse. Les consultations ? Vides. Les réunions des alcooliques anonymes ? Plaquées. Tout cela aurait pu tenir en deux lignes de dialogue.
Le cœur du film ? Il est ailleurs... et sous-exploité
Le seul vrai intérêt, c’est le tournage sur l’île. Là, enfin, il se e quelque chose. L’ambiguïté, la manipulation, le glissement entre psychanalyse et fiction : c’est là que le film existe.
Mais au lieu de s’y accrocher, Triet s’éloigne, revient, digresse, digresse encore. On sent presque une peur de raconter une histoire simple mais forte. Comme si complexité = profondeur. Raté.
Un bon film étouffé sous du gras
Virginie Efira est impeccable. Mais elle est seule à tenir la baraque pendant que le scénario fait naufrage. Tout ce qui aurait pu être tendu devient confus.
Ce n’est pas un film complexe. C’est un film brouillon. Et c’est dommage, parce que le matériau de base était bon.