Le Pays des Loups

Juarez, Mexique. La fournaise s'abat sur ce ghetto géant où les cadavres pullulent. Dans les rues, e alors un convoi de voitures de police transportant un criminel. À l'intérieur des véhicules, l'ambiance est pesante. Les policiers doivent être sur leur garde ; le danger peut venir de n'importe où. La pression s'intensifie à mesure que les secondes s'égrènent...


Cette scène du film résume à elle seule la force de Sicario. En effet, pour son huitième long-métrage, Villeneuve éblouit son spectateur avec une réalisation millimétrée et intense. Il arrive à insuffler à ses scènes d'action un réalisme saisissant mais surtout, une tension permanente qui monte en crescendo jusqu'à l'apothéose. De ses scènes, émerge une ambiance chaotique et viscérale qui est largement amplifiée par l'excellente bande-son de Johannsson.


Sur un plan purement technique et esthétique, il est donc clair que Sicario est une réussite totale. Dommage que sur le fond, ce soit moins le cas. Car il faut bien l'ettre, la mise en scène de Villeneuve, aussi bonne soit-elle, ne parvient pas à masquer le classicisme d'un scénario trop convenu. En effet, dans ce film, tout est prévisible et le retournement de situation à la fin n'étonne même pas tant on le présageait depuis le début. En fait, Sicario, c'est un peu le film qui enfonce des portes ouvertes ; qui énonce une vérité déjà connue depuis bien longtemps sur la manière (illégale) dont est gérée par les USA la problématique des cartels et de la drogue. Et la façon dont Villeneuve met en scène ladite problématique est trop simpliste pour apporter quoi que ce soit de nouveau au genre.


Heureusement, Sicario dispose d'une belle brochette de personnages suffisamment intéressants pour susciter l'intérêt du spectateur durant tout le film. Mention spéciale à l'excellent duo formé par Benicio Del Toro et Josh Brolin qui crèvent littéralement l'écran.


Avec Sicario, on se retrouve donc au final devant un film proposant des scènes à haute tension entrecoupées, hélas, par une intrigue molle et convenue. Cependant, le film demeure un bon divertissement et ce, grâce à certains moments grisants que l'on doit à la magnifique réalisation de Villeneuve.

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le 19 oct. 2015

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Watchsky

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