Law and disorder

Les drames mystiques semblent pour l'instant du é pour Denis Villeneuve qui, après Prisoners, rempile à nouveau pour un thriller ténébreux. On quitte l'enquête policière pour la lutte anti-drogue façon baie des cochons.

Emily Blunt, parfaite en ingénue fraîchement exfiltrée du FBI pour se frotter au monde des barbouzes, se retrouve embarquée dans une black op plus militaire que policière, qui va bousculer assez vite sa conception de la lutte contre le crime. On va pas ressortir le dilemme entre la fin et les moyens mais c'est un peu ça.

La réalisation est au diapason de la distribution, et si la bande son abuse un peu des ponnn ponnn bien graves si cher au cinéma des années 2010, je dois avouer que ça fonctionne plutôt très bien.

On est au début aussi bringuebalé que l'héroïne dans cette opération assez mystérieuse, puis ensuite relégué au rang de spectateur, le film ne me donnant pas l'impression de chercher à nous apprendre grand chose, il est moins porté sur l'analyse que Traffic par exemple (tiens avec déjà avec le toujours excellent Benicio dans le rôle du mexicain de service), on est plutôt là pour observer la dualité entre l'image que voudrait se donner la justice (représentée par le personnage d'Emily), et la réalité du terrain (la violence du personnage de Benicio).

Pas d'ambition démesurée donc, juste l'envie de faire un bon film. Pour moi c'est réussi.
Du coup ok Denis, fais nous un Blade Runner de folie.