Situé dans le Mississippi des années 1930, Sinners suit les frères jumeaux Smoke et Stack (interprétés par Michael B. JORDAN) qui, après avoir servi pendant la Première Guerre mondiale et travaillé avec la pègre de Chicago, retournent dans leur ville natale pour ouvrir un club de blues.
Ce nouveau départ va virer au cauchemar pendant la nuit de l’ouverture de l’établissement. En effet, les deux frères et leurs invités (tous noirs sauf Mary – l’ancienne petite amie de Stack) vont être confrontés à des forces maléfiques incarnées par des vampires (tous blancs et menés par Remmick – Jack O’CONNELL). Cette dichotomie dénonce la forte ségrégation de l’époque.
La 1ère partie du métrage – le retour des héros et la mise en place de leur projet – gagnerait à être plus courte (d’au moins 20 minutes), tandis que la 2ème – la nuit d’enfer – est particulièrement excitante :-)
Le réalisateur Ryan COOGLER réussit à fusionner les éléments du film d'horreur avec une reconstitution historique précise tout en plaçant la musique au cœur du film : le personnage de Sammie MOORE, jeune musicien de blues dont les chansons peuvent invoquer les esprits, symbolise le lien avec la culture et à la spiritualité africaines. Un plan séquence magistral illustre cette magie lorsque la fête bat son plein.
Visuellement saisissant, ce long-métrage bénéficie d’une photographie en 70 mm qui capture l'atmosphère moite et envoûtante du Sud des États-Unis. La bande sonore, mêlant blues, gospel et compositions originales, renforce l'immersion dans cet univers. Quant à l’inspiration du film (adoubé par Spike LEE), elle est personnelle au cinéaste américain :
Mon oncle, dont j’étais très proche, était intarissable sur sa jeunesse dans le Mississipi dès qu’il écoutait du blues. Ça le ramenait immédiatement là-bas. L’idée du scénario vient de tout ce qu’il me racontait. Avec ce film, j’ai eu la chance de pouvoir aller fouiller dans son héritage.
En outre, étant donné la quantité de dialogues, je reverrai bien le film en VF.
PS : Ne ratez pas la scène post-générique en guise de conclusion ;-)