L’histoire d’Elisabeth de Wittelsbach du point de vue de sa servante Irma Sztáray.
Sissi & Moi se présente comme une relecture audacieuse du mythe impérial, s'éloignant avec une délectable irrévérence des représentations édulcorées qui ont longtemps prévalu. Le choix narratif d'adopter le point de vue d'une servante offre une perspective inédite et rafraîchissante sur la figure emblématique d'Élisabeth d'Autriche.
Loin de l'image extrêmement mièvre véhiculée par les productions antérieures, le film dépeint une femme complexe, tourmentée par des névroses lancinantes et une obsession maladive de son poids. Ce portrait antinomique, d'une crudité parfois dérangeante, confère à l'impératrice une humanité palpable et dénuée d'artifices. L'insertion de morceaux musicaux anachroniques, loin de détonner, participe à la baroquerie de l'œuvre, instillant une modernité inattendue dans ce récit historique.
Néanmoins, cette entreprise de démythification, bien que louable dans son intention, souffre d'un défaut rédhibitoire : d'insoutenables longueurs viennent grever le rythme du récit, diluant considérablement son impact émotionnel. De surcroît, il est pertinent de souligner que la figure de la princesse autrichienne a récemment fait l'objet d'une autre adaptation cinématographique, Corsage, ce qui amoindrit quelque peu la sensation de nouveauté de cette proposition.
Bref, c’est un métrage d'une ambition certaine, qui parvient, par son approche iconoclaste et son interprétation nuancée, à renouveler notre regard sur un personnage historique maintes fois représenté. Par contre, le manque de concision narrative et la proximité temporelle avec une autre production similaire tempèrent l'enthousiasme que son originalité aurait pu légitimement susciter.