Six Jours
5.7
Six Jours

Film de Juan Carlos Medina (2025)

Vous reconnaissez cette voix ?

Il ne reste que six jours à l'entêté inspecteur de police Malik, témoin (et responsable ???) de la mort d'une petite fille kidnappée dix ans plus tôt pour retrouver le coupable de l'enlèvement et clore l'affaire.

J'aime les polars, les thrillers, les enquêtes et par dessus tout Sami Bouajila. Beaucoup d'atouts étaient donc réunis pour me faire apprécier ce Six jours qui hélas m'a exaspérée quasiment de la première à la dernière minute. Il faut partir du postulat que même si dix ans n'ont pas suffi à résoudre l'enquête, les six derniers jours vont permettre miraculeusement d'y parvenir. Mais bon, Malik a décidé de mettre les bouchées doubles. De plus il est asticoté par la mère qui va s'improviser enquêtrice, accomplir des miracles et en remettre une couche dans le sordide et l'invraisemblable.

Ce qui m'agace dès le début : un encart géant indique 2005. Ok. Après la scène inaugurale dans le noir, les cris et l'agitation... scène suivante : 2015. Puis en encore plus gros : 10 ans plus tard.

Ok merci gars, prends moi pas pour une bille, je sais compter. M'en faut peu parfois, mais cela m'a agacée.

La suite ne sera qu'une succession d'aberrations et d'enchaînements providentiels auxquels il faudra ajouter les téléphones filaires (en 2015...), les appartements, maisons qui restent opportunément ouverts pour permettre aux enquêteurs (officiels et apparentés), victimes ou coupables d'entrer et sortir comme bon leur semble dans des logements où ils ne sont pas invités. Le summum de l'absurdité revient à une scène où la mère de la victime entre (c'est ouvert) chez celui qu'elle a identifié comme étant le coupable (c'est une enquêtrice de choc n'oublions pas), laisse la porte grande ouverte, fouille la maison... le gars rentre chez lui, voit la porte ouverte, se dit "tiens la porte de chez moi est ouverte alors que je n'y suis pas !"... mais il reste dehors, fume une clope, tourne le dos à la porte... pendant ce temps, la mère est derrière lui, un couteau de cuisine à la main, deux autres personnes arrivent (face à la mère donc qui se tient derrière le rideau) et... PERSONNE ne la voit.

Bouge pas je te montre le style de rideau :

clic http://www.surlarouteducinema.com/media/02/01/3066697691.jpg

je crois qu'on a fait plus opaque... Imagine, l'intruse à l'intérieur avec son grand couteau et le locataire du logement à deux centimètres mais à l'extérieur. A quel moment, PERSONNE ne dit au réalisateur, aux acteurs : "Y'A UN TRUC QUI VA PAS LA" ??? Autre moment qui m'a vrillé les nerfs : la mère attend un appel du ravisseur de son enfant, le téléphone sonne et elle met huit ans à répondre... Bref.

Qu'à cela ne tienne, depuis le début j'ai l'impression désagréable qu'on me prend pour un blaireau, mais restons pour voir jusqu'où on peut aller...

La première histoire ne peut se résoudre en six jours ? Qu'à cela ne tienne, pas le temps de trouver un nouveau titre mais embrayons sur une deuxième histoire d'enlèvement de petite fille strictement identique à la première, même modus operandi, même somme exigée pour la rançon. Oh mais n'aurions-nous pas affaire à un serial kidnappeur (qui prend le temps de la réflexion) ? Difficile de s'accrocher à un récit mal cousu de gros fil blanc qui va intégrer une affaire de transplantation cardiaque pas piquée des hannetons et une foultitude de coups de théâtre poussifs et invraisemblables.

Je n'ai pas vu le film coréen dont ce film est un remake (pourquoi un remake ???) mais celui-ci est sans rythme, laborieux, pluvieux (ça se e dans le Nord), gris, terne et moche. Et je ne parle pas des dialogues :

- Alors tu as revu machine ?

- Non je n'ai pas réussi à la garder.

- Ben c'est sûr avec le métier qu'on fait (flic).

Ou mieux :

- Vous reconnaissez cette voix ?

- Non.

- Vous reconnaissez cette voix ?

- Noooon.

- VOUS RECONNAISSEZ CETTE VOIX ?

- Oui.

A ce moment j'ai cru que Jonathan Cohen allait débouler et gueuler : "qui ne reconnaît pas ne saute pas, non !"

Je vous laisse le temps d'encaisser.

Sami Bouajila est très bien mais trop rare pour se perdre dans ce genre de nullité. Julie Gayet est à la peine pour faire ressentir un tantinet la détresse d'une mère qui a perdu son enfant. Aucune émotion.

Et le coup du flic qui pousse le bouchon trop loin, est mis à pied par sa cheffe, va faire ses cartons pour aller écrire un bouquin qu'il n'écrit pas... ras le bol, mais ce doit être la griotte sur le clafoutis.

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le 8 janv. 2025

Critique lue 253 fois

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LaRouteDuCinema

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