Ça faisait un petit temps que je n'avais pas regardé un petit Hitchcock. C'est chose faite avec Soupçons, qui mets en scène un acteur que j'adore particulièrement: Cary Grant. D'ailleurs Hitchcock a très souvent utilisé des acteurs que j'appréciais. James Stewart est de ceux-là par exemple.
Pourtant avec ce film, j'avais comme une impression de déception sur le départ. Je ne retrouvais pas le grand Hitchcock, celui qui m'avait fait frissonné, celui qui m'avait bluffé avec des films comme Fenêtre sur cour, Psychose ou encore Sueurs froides. Et puis je me suis aperçu qu'une comparaison était totalement inutile. Parce que Soupçons arrive bien avant. Et que les trois cités sont des chefs-d'œuvres remarquables. Néanmoins, il manque quelques petites choses pour en faire un grand film.
La première partie est assez lente et on a droit à une présentation des deux personnages. Leur rencontre se fait un peu par hasard dans un train. Ensuite, ça s'enchaîne lentement mais sûrement. Pas ou très peu de tension pour cette grosse première moitié de film. On constate juste comment sont les personnages. Et puis, c'est probablement cela la grosse force d'Hitchcock, cette tension s'installe. On constate que Aysgarth, joué par Grant, ne semble pas tout blanc. Il possède des vices qui sont très critiqués. Ensuite, Lina commence à s'en faire, à devenir paranoïaque. La mise en scène est souvent très sobre. Sauf par moment où il y a quelques éclats comme quand Aysgarth apporte le verre de lait à Lina, vers la fin du film. Hitchcock a fait en sorte que le spectateur aie l'oeil uniquement attiré par ce verre.
Le final est très clairement décevant et tombe comme un cheveu dans la soupe. J'ai cru lire que les producteurs ne voulaient pas voir Joan Fontaine assassinée et il a donc fallu trouvé une petite entourloupe pour éviter cela. Certes, on peut mettre le coup de tout ce qu'elle a lu ou entendu sur une forme de paranoïa de sa part mais ça me semble assez léger. Le final me déçoit.