ionnant thriller psychologique dans la lignée de Psychose (auquel il emprunte son compositeur, l’inestimable Bernard Hermann) et Le Voyeur (avec lequel il partage un même scénariste, Leo Marks), Twisted Nerve est surtout connu pour sa musique, dont l’inoubliable thème principal sifflé a été repris par Quentin Tarantino sur Kill Bill Vol.1 (puis popularisé par l’entreprise Renault lors de la promotion de son Scenic). Longtemps inaccessible sur vidéo, le film de Roy Boulting bénéficie désormais d’une édition bluray grâce à la collection Make My Day dirigée par Jean-Baptiste Thoret pour StudioCanal. Parmi ses suppléments, l’éloquent exposé du journaliste Samuel Blumenfeld révèle le parcours de son scénariste, dont les activités au sein du service de cryptographie du SOE durant la Seconde Guerre Mondiale détermina l’écriture de ses futurs scénarios. Dans Twisted Nerve, il est ainsi question de déchiffrer la personnalité de Martin. En conflit avec son beau-père, ce jeune homme de bonne famille mais instable sur le plan psychologique quitte le domicile familial pour poser ses valises dans la pension de famille dirigée par la mère de la jeune fille dont il s’est amouraché. Il s’y présente sous l’identité de Georgie, un attardé envoyé ici à la demande de son père, en voyage en . L’écriture du personnage de Martin et la justesse de son interprétation par Hywel Bennett jette le doute sur l’intentionnalité de ses manœuvres. Est-il un manipulateur ou un malade ? Une question à laquelle le dernier quart d’heure, en forme de cours magistral, répond non sans maladresse qu’un affidavit en début de film tente de dissiper depuis sa sortie en salle. Néanmoins, en connaissant désormais l’obsession de Leo Marks pour les codes, il n’est pas interdit d’y voir la marque d’un esprit malin et d’une grande intelligence.