Shin Sekai

Je suis allé voir le premier long d'un artiste que j'ai beaucoup suivi à sa période Institubes, feu le label de l'heure (REP). Son premier album, Epiphanie, le faisait figurer devant une montagne enneigée. 15 ans plus tard, après le visionnage de Spectre, j'ai juste envie de réécouter cet album à la lumière de ce bout d'histoire qu'il nous a raconté.

Je ne suis pas certain d'avoir tout saisi, je suis sûr d'avoir été agacé par moments, comme je suis assuré d'avoir été conquis.

Para One a sorti de ses tripes un film fascinant, étonnamment à la frontière entre le documentaire et la fiction, le é et le présent, la contemplation et l'enquête, le narcissisme du musicien et l'humilité du fils, l'organique et le sacre de ces fameuses machines qui ont fait sa renommée. Et malgré toutes ces zones grises, une constante : jamais le jugement des individus qui ont été les personnages de cette histoire.

Si le film n'est pas parfait,

il en reste ce chemin, ces images, cette musique évidemment, qui sont un véritable éveil pour les sens. Et ce message : une invitation à considérer sa propre histoire et ses fantômes avec bienveillance, pour en faire le deuil. Derrière toutes les mystiques évoquées dans le film et que le spectateur pourra, lui, juger comme des délires d'illuminés, il est là, notre nouveau monde.