Nous voilà 5 ans après la claque (que fut into the spider verse ) qui a bousculé le monde du film d'animation qui s'endormait sur ses lauriers disney-esques. Surtout au niveau artistique de l'oeuvre.
On parlait de "fraicheur" et "créativité" à l'époque.
Narrativement le film était tout aussi solide et m'avait transporté correctement de bout en bout de son histoire, avec son lot d'émotions.
Mais après avoir regardé ce deuxième opus, j'ai l'impression que les équipes ont choisi une méthode de calcul marqueting binaire: "ok, Qu'est ce qui a marché dans le premier spider-verse?! Les effets visuels qui tranchent, l'animation 12ips et l'action vertigineuse! Donc si on veut que le deuxième marche 10 fois plus quelle est la réponse?"
Et oui jean-enzo, on fait 10 fois plus d'effets et d'action. C'est tout naturel, réfléchi!
C'est pourquoi au bout de seulement 15min de film, c'est déjà l'overdose d'action et d'effets.
Au diable le visuel et la technique au service de la narration, avec une couche de réflexion pour apporter de la richesse.
Ici on nous tabasse de séquence avec des plans tous plus courts les uns que les autres s'enchainant à une vitesse frénétique, pas le temps de respirer et on repart sur une nouvelle scène qui déboule plus vite encore.
On vous bricole une petite scène émotion ici et là entre deux boum boum, débrouillez-vous avec ça on a pas le temps. Tant pis pour ceux qui sont venu pour un film.
Avec 20 effets a la minute qui crient "regardez-moi ! Je suis spider-verse 2!! Je suis encore plus graphique et vertigineux! Êtes-vous impressionnés?"
Oui. Clairement. Très belle cinématique de 140min. Pas de soucis.
Mais le grand pouvoir n'a en aucun cas été utilisé avec responsabilité et maitrise.
Le dosage a été fait à coup de camion benne.
J'ai la vague impression que ce film a été fait par des fans de spider-verse 1, et que eux aussi voulait faire mumuse avec les effets visuels.
L'histoire quand à elle a beaucoup de potentiel mais pêne à se faire de la place tant l'immaturité du visuel envahie les sens et occupe tout l'espace-temps du film.
Un deuxième volet, dans cette trilogie, qu'il est difficile d'interpréter autrement que comme une virgule entre deux phrases. Un autre symptome des films marvel qui se servent mutuellement de relais pour une suite d'une suite sans vraiment raconter grand chose.
En parlant de symptome marvel, nous voici ici dans un film typiquement marvel avec une surabondance d'auto-référencement au mcu qui chouchoute les fans absolu. Gare à vous si vous n'avez pas regardé tous les films mcu récents, vous pourriez ne pas comprendre une blague ou deux.
Déçevant et éreintant.