L’attente n’étais pas là ! Déjà d’un point de vue marketing, l’attirail Disney est toujours au taquet ne vous inquiétez pas, mais il me semble qu’on nous a moins farci le choux. Question de suite, après un épisode 7 en demi teinte et un Rogue One surfant sur une franchise juteuse. Pourtant en ant à côté d’un marketing pompant et des rares images diffusées, l’attente ne se faisait plus : la faute à un épisode 7 largement collé sur la saga originale sans jamais lui insuffler un souffle.
Or à ma grande surprise, je ne me suis pas ennuyée et j’ai plutôt aimé. La crainte d’une redite de l’épisode 5 s’est volatilisée au bout d’un moment ; certes pas dès le début et avouons qu’il y a clairement des références à cet Empire Contre-Attaque, mais cela se e plus en finesse, dans l’hommage et non dans le pompage.
En changeant de réalisateur, la production a peut être sentie que le vent devait tourner, accordant foi aux détracteurs de la nouvelle saga : Rian Johnson rompt même de manière humoristique avec Le Réveil de la Force, caricaturant la longue fin du age de sabre par un balayement de cette scène. Cet humour bienvenue adopte une touche de modernité, avec des effets moins lourds qu’à l’accoutumé et s’ajustant à une tendance du moment, le tout sans jamais rendre risible ou démystifier Star Wars. Et pourtant on sent clairement une envie folle de se séparer du poids du é, que ce soit dans l’intrigue ou dans la mise en scène, l’audace est de rigueur, quitte à gommer les lourdeurs tragiques des premiers opus. La narration n’en est jamais impacté, laissant place enfin à une intensité longtemps attendu, renouant même avec des personnages qu’on pensait ridicule. Ainsi Kylo Ren, et par la même occasion Adam Driver, a pris du galon : le jeune caquet fier de Vador montre une palette d’émotions plus en accord avec le scénario. Bien évidement le fait de revenir sur l’histoire des personnages fait partie intégrante de la saga pour comprendre les choix de chacun, et l’épisode 8 renoue avec ce postulat alors que le précédent ne s’en embarrassait pas.
Côté scénario, le film frôle parfois le ridicule autant qu’il excelle : les ficelles des morts et autres explosions incongrues sont heureusement ables quand la narration se sert habilement de nos attentes pour mieux les déjouer. Ainsi le film n’est pas une longue suite de déjà-vu, mieux : cette fois-ci il nous permet de nous attacher aux personnages. Rogue One avait d’ailleurs ce défaut de savoir raconter une histoire héroïque sans jamais prêter attention à ses personnages. Mais le fait que le film mise sur l’échec comme parti prenante de l’histoire apporte aussi un renouveau à l’expérience. On peut d’ailleurs y voir une sorte de métaphore aux épisodes précédents, que ce soit sous l’air George Lucas ou pas. On peut même aller plus loin avec une fenêtre sur nos propres sociétés car la dimension politique reprend sa place avec des enjeux bien plus profonds qu’une simple bataille entre le côté obscur et le côté lumineux de la force.
On aurait aimé plus de profondeur avec le seigneur Sith, qui sort de nulle part sans plus d’arguments, singeant allègrement Palpatine sans avoir sa personnalité. Par contre bonne approche que d’avoir gardé une certaine marionnette pour apporter plus de crédibilité ; Skywalker n’est pas en reste car malgré son côté irritant (qu’il a depuis le début de la saga), il surfe sur la vague imposée par le film, celle de l’échec pour mieux mettre en valeur les sacrifices de l’ensemble des personnages. Même les petites bêtes, sorte de sidekick de Chewbacca, offrent une valeur ajouté (on a tous en tête l’exemple raté de Jar Jar Binks).
Cette fois-ci le film se tient aussi par sa beauté visuelle, usant largement d’expérimentations et de nouveaux décors (la musique reprend aussi largement sa place) : car si certains rappellent l’épisode 5, ils parviennent néanmoins à se démarquer, comme la planète de sel. Du coup les combat reprennent une saveur plus intense, qui manquait cruellement au final du Réveil de la Force, offrant ainsi une épique dualité de la force.
Les Derniers Jedi s’annonce donc comme un retour gagnant, ne se laissant pas plomber par le poids d’un héritage, multipliant autant les hommages que l’éloignement de la saga, pour enfin retrouver le plaisir originel !