I want you for US army !

Avec Starship Trooper, Paul Verhoeven surprend, dans un premier temps du moins.
On suit un groupe de lycéen, il nous plonge dans une sorte de sitcom en temps de guerre, avant de vraiment rentrer dans le feu de l'action.


La caricature commence dès le début, toute l'Amérique e par le filtre Verhoeven, la jeunesse dorée, l'impérialisme, la manipulation et la création de chair à canon. Et là, lorsque la guerre commence, tout le monde en prend pour son grade pendant qu'il met en scène un monde où l'on voyage dans l'espace mais surtout où l'espèce humaine lutte contre des sortes d'insectes géants. Dans ces moments-là, c'est totalement fun et on prend un vrai plaisir à suivre ces combats (très bien mis en scène d'ailleurs), sanglant et gore.


Verhoeven fait donc bien plus qu'une guerre spatiale et ne se contente pas d'un film décomplexé et fun, c'est même tout le contraire. Il prend un point de vue satirique et ironique, l'Amérique capitaliste, conquérante et militaire en prend totalement pour son grade et ce à tous les niveaux. La violence est omniprésente et résout tous les problèmes, il met en scène des personnages typiques que l'on trouve dans les sitcoms yankees, des produits formatés avec la poupée, le beau-gosse à mâchoire carrée et excellent sportif de surcroît ou le petit génie qui évitera la chair à canon pour être gradé.


Ces personnages évoluent dans un monde où pour être un citoyen respecté il faut avoir fait son service militaire et tout cela, le hollandais le met très bien en scène que ce soit à travers les actes ou les discours (à l'image de celui du professeur au début). Enfin, il met en avant la vision colonialisme du monde ainsi qu'une armée capable d’enchaîner les missions suicides, le tout retranscrit par des médias non avares de scoops et de propagande.


Ce qui pourrait paraître lourd ne l'est pas du tout car Verhoeven maîtrise son sujet de bout en bout et ne se fixe aucune limite et c'est tant mieux. Il mélange cette attaque frontale et directe envers les USA avec la création d'un univers maîtrisé où les bastons sont bien foutues (tout comme les monstres d'ailleurs). Quant aux acteurs, ils rentrent à merveille dans des rôles souvent inexpressifs, là où ils auraient pu tomber dans l'excès et devenir lourdingue, ce n'est aucunement le cas.


Avec Starship Trooper, Verhoeven justifie à nouveau son surnom de Hollandais violent et ne se fixe aucune limite pour combiner film de science-fiction, guerrier et fun ainsi qu'attaque virulente contre le système américain et dans les deux cas, c'est une réussite.

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le 13 déc. 2014

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Docteur_Jivago

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