Chez les Schoendoerffer, le cinéma c'est une tradition ! On a eu le regretté Pierre auteur de films de guerre qui semblent assez intéressants avec une approche documentaire. Et après, les deux fils, Frédéric le fils aîné reprenant les rênes du père et Ludovic jouant dans les films du papa et du frangin essentiellement.
Switch est le troisième film de la filmographie de Frédéric Schoendoerffer que je regarde, et j'ai l'impression que c'est de loin le pire, pourtant le convoi et 96 heures ne m'ont pas spécialement gravé un souvenir remarquable.
J'avais jusqu'à présent l'image d'un faiseur honnête pour trouver des financements dans des séries B assez noires mais compilant les inévitables tares du cinéma de genre français (direction d'acteurs aux fraises, scénario prévisible ou incohérent, dialogues mal écrits...). Et une tendance à ab de steadycam et cut au montage sur les scènes d'action un peu malvenue.
Hélas, Switch cumule et exagère tous ces poncifs jusqu'à l'agacement puis l'écoeurement. Pourtant j'étais plutôt emballé de voir un petit thriller à twists frenchie. Je connaissais les limites du monsieur en terme de mise en scène, mais avec un scénario bien ficelé, j'espérais un petit Fred Cavayé like haletant comme je les aime. Mais rapidement, on comprend que le scénario va partir en sucette juste pour abreuver le spectateur hagard de retournements de situation invraisemblables. Ce film va à 100 mille à l'heure et n'a aucun sens si ce n'est celui du n'importe quoi, c'est hallucinant !
Après, je trouve ça intéressant d'avoir une héroïne badass qui donne du fil à retordre à un Cantona à la ramasse. Cela peut être aussi un choix de ne pas révéler son é (et encore c'est limite dans le cas présent), mais pourquoi doit-elle remplir également le cahier des charges de la jeune femme sensible en même temps ?
Je trouve que le personnage n'est tout simplement PAS écrit !
On est sensé avoir de l'empathie pour cette jeune fille fragile qui sanglote et dont le quotidien s'effondre autour d'elle. Mais non, dans la minute qui suit elle se transforme en super bad girl ne commettant pas la moindre erreur, Meh !?!
Et cette alternance entre course poursuite musclée et plan sur la poitrine généreuse de l'actrice à poil pour prendre une douche est limite malaisant et exprime bien le paradoxe de ce film. Et oui, elle est recherchée par tous les flics parisiens, mais on aura quand même droit à 2 douches et un bain en sa compagnie dans un thriller pourtant théoriquement tendu comme un string (unité de temps sur une nuit) et avec un scénariste sous coke.
Curieusement, le film est cependant assez trash sur quelques scènes assez anodines. Mais la violence est bien là et l'interdiction au -12 ans paraît justifiée. Un poil inapproprié au vu de l'ensemble mais pourquoi pas.
Bref, un thriller qui pour ma part, restera dans le fond du panier de genre français pourtant déjà trop souvent de l'ordre de l'anecdotique. A éviter !