Seth MacFarlane, père de la séries Les Griffin, nous livre ici son premier long-métrage qu’il réalise, écrit et produit. Les Griffin connait autant de fans que de détracteurs, la raison étant souvent imputée à son absurdité et son approche ressemblant grossièrement aux Simpson. Cela étant nous n’allons pas juger du if du bonhomme, mais seulement de son film, et avouons-le, ce sera amplement suffisant, car c’est très mauvais.
MacFarlane nous livre une bobine qui commence comme un conte Noël choupinet avec un môme qui fait un souhait impossible qui évidemment se réalise. Nous baignons en plein Menteur Menteur, à cela prêt que son souhait est que son ours en peluche devienne son meilleur ami, le gamin ayant beaucoup de difficultés à se faire des relations. Puis ensuite tout dérape, l’humour ressemble à peu près à ce que Trey Parker et Matt Stone avaient reproché aux Griffin, tout est sans queue ni tête et ressemble à un vaste patchwork de ce que l’on fait de pire en la matière. Ted se défonce au bang, Ted saute des putes, Ted sort des insanités de façon continuelle et sans pertinence humoristique, en fait Ted est un connard inable. Ça fait sourire cinq minutes, évidemment, car toute la facétie du film tournait autour de l’utilisation d’un personnage enfantin ayant grandi et évolué comme un adulte (enfin un adulte comme Adam Sandler…). Cela étant on ne sait jamais trop sur quel pied danser car la bobine peine à trouver un public. L’humour est à ce point vulgaire et déplacé que seuls les adultes pourront aller le voir, alors qu’à l’inverse la trame est d’un cul-cul volant à peine plus haut qu’un opus d’Alvin et les Chipmunks.
Le concept de Ted était pas mauvais en soi, mais le développement et les gags sont si prévisibles que l’on a l’impression de voir le monstre de Frankenstein de la comédie, aussi informe qu’incompréhensible et inable. L’auteur va même jusqu’à faire des références déant le clin d’oeil, repiquant un age complet de Y’a-t’il un pilote dans l’avion ?, en plus d’écumer jusqu’à plus soif le répertoire Apatow.
MacFarlane prend en plus de cela son public pour un congrès de débiles légers, leur offrant un final d’une mièvrerie rarement atteinte, même dans les films destinés aux marmots (nous sommes clairement très loin de l’excellence de la nostalgie du jouet qu’avait placé John Lasseter dans la saga Toy Story).
Il y a des ages sympathiques, dont celui avec Sam J. Jones défoncé à la coke nous parodiant son personnage de Flash Gordon, mais sur 1h45 ça fait franchement léger, surtout quand le reste est meublé avec Ted qui se tape des douilles à répétition et Mark Wahlberg qui s’engueule continuellement avec Mila Kunis. Giovanni Ribisi fait sourire, tout comme Tom Skerritt ou Norah Jones lors de leurs brefs caméos. Oui, Norah Jones a plus de fantaisie et d’humour dans sa seule et unique scène que le reste du film n’en a.
Ted vient donc se placer dans la (trop) longue liste de comédie américaines pas drôles. MacFarlane a eu une idée, mais a pas trop su quoi en faire, ce qui au final a donné de la merde. Aux Etats-Unis le film est interdit au moins de 18 ans, en aucune restriction n’a été annoncée, mais si vous avez envie d’expliquer à vos enfants ce qu’est une fellation et une éjaculation faciale, libre à vous (de toute façon Ted le mime suffisamment bien pour pas que vous ayez besoin d’être expansifs). Et quand bien même le public comprenne les blagues, elles sont bien trop lourdes et les rires sporadiques pour que Ted ne présente le moindre intérêt. A regarder en bluray tout en ant l’aspirateur…