Cette image me vient bizarrement à l'esprit au moment de décrire le sentiment éprouvé à la vision du film. Un film pataud, parsemé de clichés, de bons sentiments et, comme j'ai pu le lire ailleurs, cousu de fil blanc. Avec, en prime, un petit côté My Fair Lady, sauf que : 1. Michèle Laroque compose une prof de chant de l'Opéra Garnier moins convaincante que le prof de linguistique personnifié alors par Rex Harrison, et 2. la transformation du rappeur MB14 (Mohammed Belkhir) en chanteur lyrique est quand même moins spectaculaire que celle de la fille du peuple marchande de fleurs (alias Audrey Hepburn) lentement métamorphosée en Lady ultra chic de la High Society londonienne.
Et cependant, mystérieusement, au fil des scènes, plus ou moins bonnes, on subit le charme de cette histoire un peu improbable, on se prend à trouver Michèle Laroque meilleure, et MB14 et sa bande de potes de Bondy moins caricaturaux, qu'il ne semblait de prime abord. Bon, le scénario n'est pas follement subtil, les dialogues souvent dépourvus d'inventivité et répétitifs ("non, mais là, t'es sérieux ?"), mais on ne s'ennuie pas.
Le metteur en scène et les acteurs, MB14 en tête, réussissent même un petit miracle, puisque insensiblement l'émotion naît et que dans la dernière scène, on est au diapason des acteurs et figurants et qu'on vibre avec eux (sans aller, hein, jusqu'à applaudir à tout rompre).
Bref, le film n'est pas une révolution mais se regarde avec un certain plaisir.