The Town That Dreaded Sundown creuse le sillon ouvert par The Texas Chain Saw Massacre (Tobe Hooper, 1974) deux ans auparavant, soit le choix d’une brute sévissant dans la campagne texane et prenant en chasse des couples d’adolescents. Le filmage à la première personne, avec caméra subjective et bruits de respiration, semble emprunté à Black Christmas (Bob Clark, 1974), sorti lui aussi deux années plus tôt. La convergence de ces deux trajectoires, l’une axée sur le fait divers sordide, l’autre sur le slasher, donne vie à une production inégale, forte d’une ouverture et d’une clausule réussies, malheureusement desservie par un ventre mou qui joue la carte de la parodie policière, sans talent ni pertinence.
La voix off omniprésente, les images d’archives utilisées en complément, les longs panneaux de texte, tout cela participe d’une esthétique du document et de la reconstitution à laquelle ne se greffe jamais les gaffes d’une équipe de bras cassés censée rétablir l’ordre et arrêter le bourreau. Le burlesque dissone, paraît forcé et ne brosse aucun portrait fidèle des forces de police de la small town campagnarde. Pourtant, l’idée d’adapter un fait divers irrésolu était excellente ; hélas, l’absence de maîtrise narrative et tonale empêche ce long métrage oubliable d’atteindre la puissance du récent La Nuit du 12 (Dominik Moll, 2022).