Dans The Bling Ring, Sofia Coppola filme ces jeunes cambrioleurs comme des silhouettes égarées où la richesse est à portée de main, et où l’intrusion dans les palais des stars tient plus du pèlerinage que du crime. Sa caméra plane, distante, caressant les villas comme des vitrines.
Coppola saisit avec intelligence cette jeunesse qui ne vit qu’à travers l’image, s’inventant une existence en pillant celle des autres. Ici, voler n’est pas un acte de rébellion, mais une extension logique d’un monde où tout s’étale sur les réseaux sociaux.
Si le film capte avec précision l’obsession du vide, il s’y abandonne parfois trop. À force d’observer ses personnages avec distance, The Bling Ring les enferme dans une coquille où aucune aspérité ne laisse entrevoir l’humain derrière le masque.
Les nuits se succèdent, les maisons s’ouvrent comme des coffres-forts trop faciles à forcer, mais le film, lui, semble figé dans une boucle. Chaque effraction est une déclinaison de la précédente, et l’ennui qu’elles traduisent finit par gagner le spectateur.