The Chaser par pier_karoutcho
The Chaser porte bien son nom (« le poursuivant »). Du début à la fin Joong-ho (Yun-seok Kim), ancien flic reconvertie en proxénète, cours dans l'enchevêtrement des villas de la banlieue de Séoul pour retrouver sa prostitué qu'il croit s'être enfuit. La vitesse est ainsi prédominante dans The Chaser. Notre héros totalement immorale et sans scrupule se rend vite compte qu'il offre ses prostituées à un psychopathe qui se contente de les faire disparaître pour notre héros mais nous, spectateur, n'échappons à la torture des villes, ciseaux à bois, membres coupés, ect... L'évidence est alors imposé par Hong-Ji Na : son héros doit se dépêcher et il doit à tout prix éviter au spectateur trop de répulsion face à la vue du sang qui arrive très vite dans le film. C'est pourquoi comme dans tout bon film d'action coréen on e du bain de sang, à l'angoisse croissante de la recherche d'une jolie femme ligoté et torturé, au courses poursuites étonnantes, et à une enquête qui cependant, piétine.
Centré sur un personnage très sombre, qui ne cesse de laisser éclater sa violence, corrompu entre son business et ses émotions, le scénario semble se construire non pas sur l'enquête mais sur ce qui l'entrave : la question du age au aveux en moins de 12h d'un psychopathe entêté. On peut y voir une dénonciation du décalage entre les obligations judiciaire et la réalité bien plus monstrueuse. Avec un grand style, le scénariste évite toute facilité et rempli les 2h du film avec deux parties : celle de la découverte des agissements du psychopathe et sa mise aux arrêts puis l'interrogatoire et ses tribulations pendant la recherche de la prostituée. Viennent se mêler à cela, les antécédents de notre ancien flic et ses connaissances ainsi que l'entrée en scène de la fille de la prostituée. Le réalisateur cependant n'hésite pas à être brut, des scènes d'une violence étonnante mais jamais gratuite, habilement dosé : on a l'impression de voir autant de sang dans les scènes avec le psychopathe que dans celle avec Joong-ho. La photo est splendide par sa mise en valeur de la ville et la recherche qui semble infinie : la souf d'une victime caché dans une ville gigantesque. Il est clair que nos yeux sont apeurés et totalement soumis au pérégrinations du héros, au choix du monteur qui e d'une séquence à l'autre toujours sans trop aller trop dans la brutalité. L'idée de Hong-Ji Na est très compréhensible : il dénonce un mal-être et un dérèglement morale palpable dans son pays. La performance des acteurs accentue réellement cette image qu'on garde du film, celle de personnages complètement perdus qui n'ont pas d'autre choix que d' de leurs poings pour s'évader de leur cauchemar. Yun-seok Kim incarne parfaitement un mac torturé par ses actes, frappant un psychopathe qui lui rappel ardemment sa culpabilité dans le traitement de Min-ji.