Soderbergh prélève quelques gouttes empoisonnées de cynisme et d’humour noir chez les frères Coen, un soupçon d’espionnage et une invraisemblable agente double digne de James Bond, une recette inspirée de Scorsese (l’ail coupé au rasoir dans Casino, délicieuse image paradoxale amalgamant violence et délicatesse), un fond d’actualité politique et quelques rebondissements genre séries tendance pour nous servir sa nouvelle fournée. Résultat : des dialogues écœurants, une intrigue policière où le suspens cache un goût industriel, une belle couche de gadgets, armes et autres poisons pour dissimuler une approche très superficielle de la question politique.