Wire Kung-Fu et Black Métal

Auteur de l'excellent November, le réalisateur estonien Rainer Sarnet revient avec The Invisible Fight, qui nous est présenté comme une comédie de kung-fu soviétique.

Le jeune Rafael, après avoir survécu miraculeusement à l'attaque de son poste frontière par un commando de loubards chinois shaolins, quitte l'armée et se retrouve guidé par la providence dans un monastère orthodoxe où les moines semblent être les gardiens d'un puissant kung-fu. Rafael va donc intégrer le monastère dans l'espoir de devenir à son tour un grand maitre des arts martiaux.

Si la promesse du pitch parait alléchante, le film va se départir du rythme effréné de son début, où les situations comiques s'enchainent allègrement, et se retrouver dans l'ambiance monacal du cloître. Ne vous attendez donc pas à une grosse comédie qui tache à la Stephen Chow mais à un récit initiatique, une quête spirituelle au ton léger et aux situations rocambolesques accompagnées du flegme typiquement nordique (pensez au cinéma finlandais). La comédie qui parcourt tous le film découle du décalage entre le sérieux des situations et l'excentricité de leur exécution. De nombreux gags sont portés par le son : des bruitages incongrus viennent ponctuer les actions des personnages et la musique oscille entre les flutes, gongs et autres percussions typiques des films de kung-fu et les guitares distordues du black métal cher à l'Estonie.

Le film ne rit jamais de ses personnages et traite leur dramaturgie avec sérieux et bienveillance. Le fan de kung-fu n'est pas moqué pour son obsession décalée et il en va de même pour les moines, attachés à leurs mantras religieux. Chacun est dans une quête pour devenir une meilleure personne, on va apprendre de ses erreurs et ne garder que les bons côtés de chacune des idéologies.

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le 27 oct. 2024

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Amaury Menard

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