Réalisé 3 ans après le premier volet du diptyque considéré comme fondateur de l'œuvre de John Woo, l'excellent Le Syndicat du Crime ( Le Syndicat du Crime 3 ayant été réalisé par Tsui Hark), The Killer est sans aucun doute le film le plus représentatif du style si caractéristique de celui-ci et s'inscrit directement dans la catégorie des films définitivement empreints de toutes les caractéristiques propres au cinéma Hong-Kongais.
On a ici une œuvre qui peut s'avérer extrêmement déroutante aux yeux de certains de par son côté kitsch et excessif à souhait, car oui, ce film est résolument kitsch, mais c'est, pour ma part l'un des aspects principaux faisant son charme ainsi que son côté unique et intemporel.
Visuellement parlant, rien à redire, certaines scènes sont même particulièrement magnifiques, spécialement la scène de fin. Les scènes d'action et de fusillades, grande force de John Woo sont faites aux petits oignons, parfaitement ajustées et devraient être étudiées dans toutes les écoles de cinéma, tant leur réalisation dans The Killer semble être un jeu d'enfant.
Les scènes de tension comme celles où l'on retrouve l'exercice de l'ime mexicaine, si cher à Woo ont un côté assez léger, dans le comportement des personnages, fait assez inhabituel pour être signalé.
L'O.S.T en plus d'être particulièrement belle, est utilisée avec beaucoup de justesse et apporte une toute autre résonance à des images déjà magnifiques.
L'intrigue, sans révolutionner l'histoire du cinéma est assez intéressante et simple à la fois, les personnages attachants, le film ne se perd pas dans tous les sens et a le mérite d'avoir un dénouement autre qu'une Happy End (chose à laquelle on aurait pu s'attendre au vu du côté cliché totalement assumé du film) sans pour autant être totalement tragique.
Bref, John Woo réussit parfaitement avec The Killer à ne pas tomber dans la facilité et à confirmer son statut de virtuose du cinéma d'action tout en conservant un côté délicieusement kitsch, sans lequel le film ne serait sans aucun doute pas ce qu'il est, c'est à dire un incontournable et une référence absolue du genre.