Avec The Monkey, Oz Perkins pousse le cynisme du cinéma horrifique dans ses retranchements absurdes, s’y complaît de façon parodique, construit son adaptation du récit de Stephen King sur une énumération de sévices tous plus inventifs les uns que les autres qui cultive le grotesque et radicalise l’esthétique imposée entre autres par le studio BlumHouse et le cinéaste James Wan, ici producteur : le décalage devient autotélique voire résonne en aveu lucide de la nature commerciale du produit visionné, faisant du jumeau malveillant le double d’un réalisateur tout autant obsédé par le contrôle et terrifié à l’idée de le perdre, quitte à y laisser son âme. La marque la plus visible de ce formatage est la surabondance de chansons rétro qui réagissent avec le vernis vintage d’une belle et prétentieuse coquille vide, boursouflure dépourvue d’intelligence sinon de celle d’être consciente de n’en avoir aucune. La démission des adultes à l’égard des enfants, la gémellité démoniaque, la malédiction générationnelle constituent autant de thématiques chères à l’univers de King que le présent long métrage applique en surface comme pour endormir la vigilance un spectateur convaincu d’y trouver là la pertinence des modèles convoqués, It en tête. Soit une capitalisation ludique mais vaine sur un modèle aujourd’hui à bout de souffle.