Pour son premier long-métrage, Charlie Polinger frappe fort mais met surtout la barre assez haut dans un film qui s'avère très surprenant ! Très surprenant pour ma part parce-que, déjà, je n'en attendais rien, mais également car le réalisateur se sert des codes du teen movie pour en faire quelque-chose de quelques-fois dérangeant, drôle ou authentique.
Alors, on est quand même assez loin de l'horreur comme j'ai pu le voir par-ci, par-là, on est plus, je dirai, dans un conte cruel et réaliste qui tourne quelques-fois un peu mal. Pour remettre un peu de contexte, nous suivons l'histoire de Ben qui parvient tant bien que mal à sociabiliser avec ses nouveaux petits camarades d'un camp de water-polo, à condition d'ostraciser un autre élève, différent bien évidemment, et dont tout le monde croit qu'il a la peste à cause de ses nombreux boutons.
Une peste qui n'est bien-sûr pas que source de moquerie mais qui est également l'analogie de cette cruauté et de cette malveillance qui se transmet d'adolescent en adolescent. Alors bien-sûr, cette maladie n'existe pas, enfin pas dans le film, elle est bien-sûr inventée par les personnages et est surtout source de prétexte pour sociabiliser, on est bien-sûr toujours plus fort lorsque l'on est uni face à un ennemi commun, surtout à cet âge ingrat. Et même si Ben essaye de faire autrement, il est toujours rattrapé par cette pression sociale écrasante lorsque cette cette dernière s'abat sur lui.
Mais cette peste est également source d'inquiétude chez les personnages qui ont tout de même sérieusement peur de la chopper, ce qui va entrainer des maux psychologiques, un peu à la manière du "X-Files syndrome" d'ailleurs. Ce qui entraine donc un certain sentiment de malaise durant tout le film, à la fois chez les personnages mais aussi chez les spectateurs, souvent témoin d'injustices et de comportements déviants.
Il faut dire que la mise en scène ne fait rien pour nous mettre à l'aise mais sublime au contraire son propos notamment avec tout ce travail autour du son, ces plans rappelant quelques fois ceux de films d'horreur ou encore ces plans dans la piscine, magnifiques, qui donnent cette impression de suspension dans le temps.
Les acteurs sont également très bons, notamment les gamins, particulièrement convaincants dans leur personnage respectif et notamment le triangle du personnage principal, de la victime et du petit bully.
Bref, "The Plague" est donc un excellent teen movie, y instaurant tout juste assez de malaise pour rendre l'ensemble cruellement crédible.