The Player
7.3
The Player

Film de Robert Altman (1992)

Trop facile

Une scène d'intro brillante, un plan séquence de fou furieux et des dialogues improvisés, une camera qui s'attarde sur les bon éléments au bon, un timing parfait. Le décor est planté, on est prêt a partir, on attend que ça.
Et on attend tout le film.


Ce n'est pas qu'il ne se e rien, au contraire. Il y a des menaces, un meurtre, de la culpabilité, du sexe, de la tromperies, un petit suspense, des tonnes de personnages qu'on croise par ci par là.
On est bien chez Altman, donc, qui filme les ambiances et met quelque peu l'intrigue de coté.


Le problème c'est que nous sommes dans un film qui se sent être un film et qui multiplie les références, les citations. Les affiches de grands classiques hollywoodiens couvrent les murs de producteurs qui ne pensent qu'a se faire du pognon en dénigrant le "art cinema". On era sur le coté facile de la critique, qui , en 1992 était déja bien usée. Par contre on est très déçu de voir des éclairs de génies, des transitions pleines de sens, plombées par des lourdeurs de mise en scène et de scenario indigne d'un réalisateur avec un tel bagage.
Ok, on a compris, Hollywood ne fait plus de grands films. Heureusement que M. Altman est là pour compenser et faire un film méta sur un milieu qu'il déteste, avec des acteurs qui se jouent eux même ironiquement. sight


La distance que met Altman entre son film et le spectateur nous emprisone dans une sorte d'immobilité. Sensé être un thriller, du moins un polar, on est en fait plus témoin, regardeur que véritablement spectateur, ce qui m'a personnellement empêché d'accrocher l'intrigue.
A force de clichés, de scènes annexes, de dialogues trop longs, assez pauvres parfois (sacro sainte impro), le rythme n'est pas le bon.
On a pas d'empathie pour Tim Robbins, ouvertement peu intéressant, on le trouve même flippant d'épier une dame par sa fenêtre en lui parlant au téléphone, et finalement le fait qu'on n'ait jamais de réponse a la problematique initiale des cartes postales, ne gêne pas. La fin non plus, si convenue dans ce film au deuxième degré, que je n'arrive pas vraiment a savoir si il y avait volonté de "twist" ou non. Vrai/faux happy ending ou le "méchant" gagne le rêve americain pendant que le "vrai" cinéma est baffoué... ok, peut être, mais si Altman a pu faire son film c'est bien qu'il y a des alternatives, alors à quoi bon?


Bref, ça fonctionnait pour MASH (pour d'autres raisons), Nashville avait un petit grain de folie sympathique, ce n'est pas demain que je regarderais Short Cuts...

5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2017 - Vu

Créée

le 28 févr. 2017

Critique lue 1.6K fois

17 j'aime

2 commentaires

ALeuchat

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

17
2

D'autres avis sur The Player

Sunset Boulevard

Débutant avec un long plan séquence et une conversation évoquant celui de "La soif du Mal" de Orson Welles, "The Player" de Robert Altman nous fait suivre Griffin Mill, directeur de production à...

le 2 sept. 2014

36 j'aime

4

Panique à Hollywood

Robert Altman signe un bel hommage aux films noirs, dont l'intrigue policière, qui s'apparente à un macguffin, sert surtout de prétexte à esquisser un portrait au vitriol du milieu des studios de...

le 23 janv. 2016

28 j'aime

3

Altman et Robbins

J'avais un très bon souvenir de ce film, d'un scénario brillant, d'une mise en scène magistrale, tout ça... Je suis obligé de reconnaître que ce film survit difficilement à une seconde vision. Ce qui...

Par

le 9 janv. 2011

27 j'aime

14

Du même critique

"Il faut cultiver notre jardin"

On peut difficilement faire moins accrocheur qu'un film d'Alexander Payne avec Matt Damon sur des gens qui rétrécissent. Autant dire que je n'en attendais pas grand chose. Et puis la bande annonce...

Par

le 12 janv. 2018

27 j'aime

2

Deux petits cons dans l'espace.

J'aurais presque de la peine d'enfoncer encore un peu plus le clou sur le crâne de Luc Besson. Mais il faut dire ce qui est : Valérian ne fait pas son job. Les premières séquences donnent plus ou...

Par

le 27 juil. 2017

17 j'aime

2

Trop facile

Une scène d'intro brillante, un plan séquence de fou furieux et des dialogues improvisés, une camera qui s'attarde sur les bon éléments au bon, un timing parfait. Le décor est planté, on est prêt a...

Par

le 28 févr. 2017

17 j'aime

2