Après le succès dithyrambique du premier film, Gareth Evans revient alors avec les moyens nécessaires pour terminer ce second volet, et raconter la véritable histoire de "The Raid". Avec une heure de plus au compteur, The Raid 2 n'en est pas pour autant que fan service d'action débridée. On s'oriente ici vers un scénario de mafieux typique des films coréens/chinois, avec son lot de trahisons, prises de pouvoir, et d'honneur à l'Indonésienne. Il y a également énormément de nouveaux personnages, donc beaucoup de noms, et on peut s'y perdre, surtout avec un montage parfois discontinu chronologiquement. Et, même si certains ne durent pas très longtemps, ou n'arrivent que sur le tard, ils sont charismatiques, à l'instar d'Hammer Girl, Baseball Bat Man, The Assassin, Eka, Prakoso, et donnent un peu l'impression d'un comic book. Situé deux heures après la fin de The Raid, on retrouve alors Rama qui met le pencak silat - art martial indonésien - à l'honneur, dans des chorégraphies stylisées absolument sidérantes.
Toutefois, les combats sont bien différents du premier film qui était immédiat et faisait mal. Moins "coup de poing", dans The Raid 2, la violence est davantage viscérale, avec ses nombreuses prises au corps et armes blanches, mais aussi esthétisée, de par la nature contemplative des plans. Ce n'est vraiment qu'à la fin qu'on ressent la sauvagerie des coups mortels qui brisent chairs et os. Aucune scène ne se ressemble et la diversité des décors est somptueuse. De la cabine de chiottes étriquée à la cour boueuse de la prison, en ant par un restaurant huppé et ses cuisines, la terrasse d'un café, la banquette arrière d'une voiture, un simple couloir vitré, ou encore une rame de métro, les locations sont multiples et toujours dans une perspective esthétique qui n'est pas sans rappeler le Only God Forgives de Winding Refn. Effectivement, la photographie est très soignée dans les contrastes et couleurs chatoyantes, avec une caméra se mouvant lentement autour de figures silencieuses. Sans être plus mémorable que sur le précédent, Trapanese assure des compositions efficaces en tension et par moment originales, qui participent à l'ambiance urbaine malsaine du film.
Même s'il en est une suite, The Raid 2 est un projet bien antérieur et fonctionne de façon très différente du premier, ant du huis clos survival au Thriller d'action à grande échelle. Histoire et casting plus riches, scènes d'action diversifiées et barbares, et réalisation au visuel splendide, Gareth Evans ne cède à aucune contrainte et conçoit une œuvre de genre amenée à devenir culte.