Dans un champ verdoyant, sur un vaste plan d’eau
La nature s’invite, comme un paisible havre
Silencieuse et docile, accueillant les cadavres
Elle ouvre ses chemins sur de larges tombeaux.
Gareth a les mains libres et nous le fait savoir
Mais avant de lâcher la meute dans la ville
Il infiltre son flic dans en des lieux plus hostiles
Chiottes et prisons rancies où on lui en fait voir.
Sus aux flingues et aux balles, place à la danse noire
Marteau à pied de biche, batte et balle fatale,
Manches à balais, bouteilles, tables et fûts en rafale
Sont des poings nus sanglants les uniques accessoires
Dans les arcanes sourdes et confinées du crime
Les cadrages superbes du meurtre sont la clause :
Lents zooms et travellings vers les portes trop closes
D’où surgissent les traitres, qui à vous tuer triment.
Mais quand elle est lâchée, la caméra s’affole
Pénètre les voitures, ou racle le bitume
Se renverse avec l’homme au corps criblé qui fume
Et s’enivre avec nous hors des obscures geôles.
Frénétiques et jouissifs, les combats se propagent
Dans les intérieurs crades d’ateliers du porno
Les nigths clubs ou la route, la rame de métro :
La ville est sous le joug d’un vil aéropage.
Décapé du mélo et de ses ornements
La famille délaissée, n’a droit qu’au téléphone
Notre héros par les coups et la violence aphone
Terrassera les siens jusqu’à l’épuisement.
Infini, sans pitié, tourne l’odieux manège
Les gorges sont tranchées, les corps meurtris explosent
Et le sang éclatant, vermeille apothéose
Noircit le velours rouge, la glèbe ou bien la neige.
The Raid :
http://senscritique.sitesdebloques.info/film/The_Raid/critique/30121436
Les autres critiques en alexandrins :
http://senscritique.sitesdebloques.info/liste/Chansons_de_geste/453015
Modifiée
le 13 juil. 2014