Prendre un concept, raconter une histoire avec, y aller à fond, ne pas lésiner sur les effets, avoir une vision qui guide la mise en scène.
Je trouve qu'il y a tout cela dans le film de Coralie Fargeat (au contraire de sa copine qui se plante totalement avec son immonde "Titane"), et plus encore.
Demi Moore tout d'abord, la voir revenir, avec beaucoup d'audace en acceptant un tel rôle, elle s'en sort haut la main, portant le rôle par le biais de son corps, outil du récit, épicentre du désespoir de son personnage, abordant ainsi son propre parcours, avec une telle violence, c'est assez déroutant et irable.
La mise en scène, agressive, limite fasciste (putain, ce plan où Dennis Quaid bouffe en ultra gros plan des crevettes, avec force bruitages bien dégueu ! ), j'adore, c'est un curseur poussé à fond, ça donne une humeur, un caractère au film, qui lui va tellement bien au vu de son sujet.
L'utilisation du son, ASMR ultra léchée, impliquant le spectateur physiquement dans la plongée apnéique de ce récit post hollywoodien, aux allures de "Boulevard du crépuscule" 2.0.
La maîtrise du crescendo dans l'horreur graphique, un inexorable escalier vers le dégoût, filmé avec une dérangeante élégance, porté par des vfx dingues, d'une épouvantable justesse.
"The substance" est un trip sensible, éprouvant, beau et repoussant à la fois, un cauchemar visuel et psychologique d'une grande force, qu'il est difficile d'oublier.