Ça y est, je l’ai enfin vu ! Mon premier pas dans le genre culte du cinéma d’action hongkongais, sous la houlette de Tsui Hark. Time and Tide, souvent cité parmi les meilleurs films du cinéma d’action des années 2000, avait tout pour me séduire. Les premières scènes d’action sont certes un peu déroutantes, on se sent paumé, mais on s’y fait très vite, et on se laisse happer par le rythme et l’énergie du film.
Ce qui frappe, c’est que l’action n’est pas juste là pour meubler ou remplir un quota. Ici, l’action, c’est le film. Le scénario tient en quatre mots : “sauver la meuf enceinte”. Et franchement, tant mieux ! On n’est pas dans Pacific Rim avec des dialogues à rallonge dont tout le monde se fiche, ici chaque scène est tendue, inventive, et la mise en scène ne relâche jamais la pression, même en dehors des combats.
J’ai été particulièrement séduit par ce jeu de caméra qui cherche à cadrer le personnage principal, mais qui doit sans cesse se réajuster parce qu’il est déjà ailleurs. La caméra bouge d’une façon très humaine, presque maladroite, c’est drôle et malin, ça donne vraiment de la vivacité aux personnages.
J’aime aussi beaucoup l’introduction, simple, efficace, avec une petite touche auteuriste à laquelle je ne m’attendais pas du tout dans un film comme ça. Direct, ça pose une ambiance un peu brumeuse, un ton à part.
Mais le cœur du film, c’est l’action. La dernière heure est d’une intensité rare : tension parfaitement gérée, chorégraphies folles, décors soignés, tout porté par une mise en scène inventive qui ne laisse aucun répit. Parfois, on ne comprend pas tout. Il y a un type qui débarque, tu ne sais plus s’il est gentil ou méchant, il tape le héros, bon, c’est sûrement un méchant ? Mais ce n’est pas grave, dans l’action, on ne pige pas tout, on avance, on serre les dents, et c’est tout. Time and Tide l’a parfaitement compris.
Il y a des plans de caméra incroyables : du POV, la caméra qui prend un coup, qui change de pièce, qui coupe brutalement, et on découvre les conséquences de l’action dix secondes plus tard. Ça ne s’arrête jamais, c’est fou !
Certains effets visuels ou spéciaux ont un peu vieilli, et quelques séquences paraissent aujourd’hui un peu “cheap”, mais l’inventivité de la mise en scène compense largement les limites de budget. On sent à chaque contrainte de budget l’effort pour trouver une idée de mise en scène qui relève le tout.
Bref, Time and Tide, c’est deux heures qui filent à toute allure, un vrai tourbillon d’action et de cinéma pur, qui mérite amplement son statut de film culte.