Tótem par Viannes

Au travers de Tótem (2023), la réalisatrice mexicaine Lila Avilés (également remarquée pour La Camarista _ La Femme de Chambre _ 2018) dépeint avec sensibilité et finesse les rituels et la douce folie ordinaire qui règne dans la famille de Sol, une enfant au regard pensif et sans jugement, malgré le tourbillon des préparatifs pour une fête qui, on le pressent va se teinter de tristesse.

La caméra s'attarde sur les visages, la photographie transmet la douceur des moments où les proches se retrouvent, la soirée dans le jardin sous les guirlandes lumineuses est féérique, émouvante, sans aucunement tomber dans un misérabilisme manipulateur.

La famille n'est pas parfaite, il y a des dissensions, Sol est un peu livrée à elle-même, le grand-père parle au travers d'un larynx artificiel et une chamane vient réaliser une espèce de cérémonie exorciste dans la maison tandis qu'une tante se lave les cheveux dans l'évier de la cuisine et que finalement le gâteau si important prend feu...

Tótem est un film à voir et revoir, un peu comme ces films et albums de photos souvenirs d'enfance que l'on regarde en famille.