Comme le temps d'une valse, tout tourne, tout tourbillonne. Le temps d'une nuit, les personnages se croisent, se rencontrent, ils sont voisins, ils sont des étrangers, des inconnus.
Mais ils s'aiment et même quand ils ne s'aiment plus, ils s'aiment. On presque y sentir une référence inconsciente de cinéma de Fassbinder, de ces scènettes où le temps est rapide et à la fois distendu. Dans le silence des personnages, tout est dit. L'amour et le désavoue. L'espoir et le désenchantement. La quête et le renoncement.
Une chanson, un leitmotiv, vient rythmer et poser cette question. L'amour pardonne-t-il ? La nuit, c'est comme le jour. Les sentiments étant plus exacerbés. Plus à vif. Plus à coeur. C'est toute l'intrigue et le développement de cette fiction. Une oeuvre sensitive, comme ce travail sonore de l'orage, du vent, des claquements de portières, des talons dans un couloir, etc. Si le montage impose quelques fois de la musique, c'est avant tout les comédiens et les comédiennes qui viennent donner le rythme et composer le sonore des images.
Un grand film à ranger dans la construction artistiques d'un Wong Kar-Wai, en plus temporel, fragmentaire et éparse. Le spectateur n'est que le fil peut tout relier.