J'avais 10 ans à l'époque

Twilight. Tendre madeleine de proust, le revoir évellerait le souvenir candide de l'éveil sentimental, c'est ce que j'ai fait, je l'ai revu, 2h15 minutes de délice cinématographique. Bon, c'est pas le cas. Et je dois dire que je ne mesure pas bien encore à quel degrès de connerie j'ai plongé. C'est tout de même fascinant de voir comme on peut glisser du sommet de l'Olympe aux bas fonds des Abysses en seulement 2h15 minutes comme sur le toboggan de la médiocrité en ce qui concerne la culture et le domaine du divertissement. Et ravie de constater que c'est assez agréable. Il est néanmoins assez frustrant de voir comme il est aussi difficile d'attribuer le label intello a une oeuvre que de saisir l'intérêt du geste. M'enfin bon, catégorisons puisque les institutions cinématographiques disent que c'est bien de le faire. Et Twilight, d'emblée, je dis qu'il a été trop vite catégorisé teen, les producteurs moyennent visiblement un peu trop vite l'âge de ses spectateurs. Mais tu vois, malgré cela il émanne de ce premier chapitre un doux parfum de littérature gothique, de sonettes au clair de lune et de sapins trempés à la rosée par la pluie. Palette de peinture ocre brune, lila, vin. Et c'est superbe, l'embiance est finement traitée, et ce malgrès les faux pas niaiseux un peu littérature arlequine, l'ensemble est appreciable. Il y a là, d'autre part, l'essence du film d'une génération; un certain cliché de genre qui sait se rendre inoubliable. De là à labéliser le long de film d'auteur, c'est beaucoup. Mais tout de même, il y a de quoi le défendre. "C'est la prophase"; ces mots sont les mots d'une génération de fangirls qui, - et Dieu sait les pêcheraisses qui nient - jamais n'oublieront la fièvre froide au souvenir du vampire faisant scintiller sur sa peau au soleil épais d'ocres rayons et laissant sa silhouette s'éffacer quand vient une éclipse à l'autome.