Un 22 juillet
6.3
Un 22 juillet

Film de Paul Greengrass (2018)

Voir le film

Vu un 21 octobre...

...à 23h30 sur Netflix, soit 7 ans, 2 mois, 30 jours, 7 heures et 57 minutes après ce tragique évènement qui a frappé la Norvège.


D'habitude, je ne regarde pas souvent Netflix mais les vacances de Toussaint arrivent, donc pourquoi pas ! En parcourant les oeuvres que cette appli a mise en ligne (Netflix était sur un iPad), mon attention était attiré par ça. Je regardais ce que c'était. Et le film m'a intéressé... pour son réalisateur. Paul Greengrass est un très bon réalisateur. Il a un style de réalisation tout à lui. Cette dernière est concentrée sur le mouvement de caméra rapide pour les moments angoissants et son montage lui aussi rapide. Cette manière de filmer a apporté un grand bol d'air frais à la saga "Jason Bourne" (il a réalisé le Capitaine Phillips" racontant la prise d'otage d'un bateau par des pirates (lui aussi est une histoire vraie). Et puis ce film arrive avec lui à la réalisation. Ça lui correspond bien !


Donc je me suis mis à le voir. Et c'était la première fois que je vois un film original Netflix...



Et c'était la première fois où j'ai été tellement traumatisé devant un film...



C'était incroyable ! C'était à la fois dur et doux mais ce mélange fonctionnait parfaitement. Ce film est tellement beau, tellement humain ! Mais une chose est sûre, je vais avoir du mal à le revoir.


Le truc qui ne me donnera pas envie de le revoir à la suite, ce sont ses 30 premières minutes. Je vous jure que ses 30 premières minutes sont les plus traumatisantes que j'ai vu de ma vie.


Donc pour faire simple, on voit la vie de tous les jours en Norvège. Les ados se rendent à l'île d'Utoya pour des activités en groupe. Tout le monde est content. Même les adultes sont heureux... pendant un moment. On voit le futur terroriste, préparant ses attaques, il est ferme. Et puis le jour qui va marquer profondément l'histoire arrive. Le terroriste déplace un camion jusqu'à l'immeuble intergouvernemental de la capitale... et la descente aux enfers a commencé pour sa population. Tout le monde est paniqué dans la ville. L'île d'Utoya a appris la nouvelle mais le terroriste ne s'arrête pas là. Il réussit à er sur l'île et là... mon traumatisme atteint son paroxysme. Je me sentais à la place de ses victimes, je me sentais paniqué, inquiet, j'étais entièrement plongé dans cette réalité noire. En bref, pendant tout ce moment, j'étais dans l'effroi et la tristesse la plus complète... devant un film !


Puis après ça, le film se fait de plus en plus calme. Je me sens comme les adultes et les victimes. Je prenais le temps de digérer ce terrible évènement. Et à partir de là, on s'intéresse à deux histoires : l'un sur un personnage nommé Viljar qui va surmonter cette épreuve difficile et puis de l'autre côté la détention du terroriste et son futur sort.


Le personnage de Viljar est intéressant notamment dans son intérieur psychologique, sa manière d'essayer de fuir cet événement démoniaque, dans ses réactions. On y croit à ses sentiments et ça n'en fait pas des caisses.


Et puis, vers le milieu du film, il rencontre une fille appelée Lara (elle est aussi victime). J'avais peur du côté romantique qui allait en faire trop mais ça reste discret et ils n'en rajoutent pas. Donc, un défaut évité.


Tout ce film est extrêmement bien cherché. Tout fonctionne à merveille. Je peux comprendre que les 2/3 du film peuvent être longues mais c'est justifié (comme pour laisser le temps de bien se remettre d'une grosse blessure qu'on vient de recevoir). C'est une claque qui m'a marqué à jamais ! Je ne trouve pas d'autres mots. J'adore cette œuvre.


Avis détaillé : Avec un sujet aussi difficile, Paul Greengrass le maîtrise avec perfection, avec dureté et avec humanité. C'est un film qui faut prendre le temps de digérer, c'est long mais c'est extraordinairement touchant !


Avis global : Un film magistralement déchirant sur une histoire malheureusement réelle.

9
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le 20 déc. 2018

Critique lue 609 fois

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Cinéphile de 2000

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